Yémen : l’ONU déplore plus de 11 000 enfants blessés ou tués depuis 2015
mardi 31/janvier/2023 - 03:41
Plus de 11 000 enfants ont été tués, mutilés ou blessés au Yémen depuis 2015 et près de 4 000 ont été enrôlés dans la guerre qui ravage ce pays depuis plus de huit ans, ont annoncé les Nations unies (ONU), lundi 12 décembre. Parmi les 11 019 petites victimes, 3 774 sont mortes, a précisé le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans un communiqué.
Pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, le Yémen est dévasté depuis 2014 par un conflit qui oppose les houthistes, des rebelles soutenus par l’Iran, aux forces progouvernementales appuyées par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite voisine.
Le précédent bilan de l’agence onusienne faisait état de plus de 10 200 enfants tués, blessés ou estropiés. Ses nouveaux chiffres, couvrant la période de mars 2015 au 30 septembre 2022, ne prennent en compte que les cas vérifiés par l’organisation. Le bilan réel est donc « vraisemblablement beaucoup plus élevé », relève l’Unicef.
Des centaines de milliers d’enfants en danger de mort
Durant cette période, 3 995 enfants ont été recrutés : 3 904 garçons pour prendre part aux combats, et 91 filles sur des postes de contrôle ou pour participer à certains événements.
En outre, « des centaines de milliers [d’enfants] sont en danger de mort à cause de maladies qui pourraient être évitées ou de la famine », affirme la directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell, qui réitère un appel à l’aide humanitaire pour le Yémen. « Pour que les enfants du Yémen aient la moindre chance d’avoir un avenir décent, les parties en conflit, la communauté internationale et tous ceux qui ont de l’influence doivent s’assurer qu’ils sont protégés et soutenus », ajoute-t-elle.
Crise humanitaire
Le Programme des Nations unies pour le développement avait estimé en novembre 2021 qu’à la fin de l’année 2021 la guerre aurait causé la mort de près de 377 000 personnes, victimes du conflit et de ses conséquences : faim, maladies, manque d’eau potable…
Une trêve, en vigueur à partir d’avril 2022, renouvelée à deux reprises, a expiré au début d’octobre sans que le gouvernement yéménite et les rebelles houthistes soient parvenus à un accord permettant de la prolonger.
Deux mois après la fin de cette trêve, les combats n’ont pas repris mais des attaques menées par les rebelles houthistes contre des terminaux pétroliers font craindre une nouvelle escalade.
L’Unicef dit avoir un « besoin urgent » de 484,4 millions de dollars (460 millions d’euros) pour répondre à la crise humanitaire.