Mali : un homme condamné à mort pour le meurtre de trois casques bleus en 2019
samedi 28/janvier/2023 - 01:59
Le tribunal de Bamako a notamment reconnu l’accusé coupable d’actes de terrorisme. L’attaque s’était produite au sud-ouest de la capitale contre des soldats guinéens travaillant pour la Mission de l’ONU au Mali.
Un tribunal malien a condamné à mort un homme, qu’il n’a pas nommé, pour le meurtre en 2019 de trois casques bleus guinéens dans le sud du pays, a annoncé mercredi 25 janvier la Mission de l’Organisation des Nations unies (ONU) au Mali.
Le tribunal de Bamako a reconnu l’accusé coupable d’actes de terrorisme, d’association de malfaiteurs, de meurtre, de vol qualifié et de possession illégale d’armes à feu, a précisé la mission dans un communiqué.
L’attaque, le 22 février 2019, de cinq casques bleus sur la route de Siby (44 kilomètres au sud-ouest de Bamako) avait fait trois morts.
A l’époque, un élu de Siby avait informé l’Agence France-Presse (AFP), sous couvert de l’anonymat, qu’il s’agissait non pas d’une attaque terroriste, mais d’« un braquage qui a mal tourné ». « Ce sont des casques bleus de l’ONU permissionnaires qui allaient en Guinée. Ils ont été braqués par des malfrats, qui visiblement ont paniqué et ont tiré », avait assuré cet élu.
La peine de mort n’est plus appliquée au Mali depuis qu’un moratoire sur les exécutions a été institué, en 1980.
Une pression accrue sur la Minusma
La Mission de l’ONU, connue sous son acronyme Minusma, fait l’objet d’une pression accrue depuis que la France, présente militairement au Mali pendant neuf ans, a retiré ses dernières troupes du pays en août. Paris avait été poussé vers la sortie par les autorités maliennes issues du double coup d’Etat de 2020 et 2021, qui ont préféré se tourner vers les mercenaires russes de Wagner pour les aider dans leur lutte contre le djihadisme.
La Minusma a été créée par les Nations unies en 2013 pour aider à la stabilisation d’un Etat menacé d’effondrement sous l’assaut des djihadistes, mais depuis la situation sécuritaire n’a fait que se dégrader.
Dans un rapport publié ce mois-ci, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que la mission des casques bleus n’était « pas viable » sans davantage de personnel.
« Ce procès s’inscrit dans le cadre des efforts de la Minusma pour améliorer la réponse judiciaire aux attaques contre les casques bleus », a expliqué la Mission dans son communiqué. A la mii-décembre, la Minusma comptait 12 388 militaires et 1 598 policiers internationaux. Elle a enregistré 165 décès depuis 2013.