Publié par CEMO Centre - Paris
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En Iran, la défense du régime érigée en priorité budgétaire

mardi 24/janvier/2023 - 06:00
La Reference
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Sur fond de crise économique et de contestation, les autorités iraniennes privilégient les institutions militaires, sécuritaires et de propagande, au détriment du pouvoir d’achat de la population.
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https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/24/en-iran-la-defense-du-regime-erigee-en-priorite-budgetaire_6159106_3210.html

Baisser les salaires et augmenter les dépenses sécuritaires. Si la lutte contre l’inflation et contre la chute de la monnaie a été annoncée comme la double priorité du budget pour l’année fiscale 2023-2024, présenté par le président iranien, Ebrahim Raïssi, devant le Parlement, dimanche 22 janvier, il se traduit dans les faits par une augmentation des ressources des appareils de sécurité et de celles des institutions religieuses et de propagande. La « trinité » de la République islamique est ainsi privilégiée au moment où le régime est confronté à un rejet inédit de la part de la population. Ramené à l’inflation, le niveau de vie des Iraniens devrait, lui, continuer de baisser.

« Sachez que les cours des devises [étrangères] et de l’or, ainsi que les prix de nombreuses choses chères dans le pays, vont diminuer », a cependant promis le président ultraconservateur, sans expliciter la stratégie des autorités pour y parvenir. Fin décembre, le directeur de la Banque centrale a démissionné après que le rial eut perdu environ 25 % de sa valeur depuis le début des manifestations, passant de 330 000 rials échangés pour un dollar à 430 000.

Dimanche, un dollar s’échangeait même à environ 450 000 rials, un plus bas niveau historique. En cinq ans, le rial iranien aura perdu dix fois sa valeur face au dollar, renchérissant d’autant le coût des produits de première nécessité importés. L’affaiblissement de la monnaie iranienne accompagne le peu d’espoir d’une relance à court terme de l’accord nucléaire conclu en 2015 entre Téhéran et les puissances occidentales, qui avait allégé les sanctions économiques en échange d’une suspension par Téhéran de son programme nucléaire. La sortie unilatérale des Etats-Unis de cet accord, en 2018, et le rétablissement des sanctions par Washington ont aggravé, ces dernières années, la crise économique et sociale que traverse le pays.

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