Publié par CEMO Centre - Paris
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Guerre en Ukraine : Berlin ne fera pas obstacle à la livraison de chars Leopard à Kiev, assure Annalena Baerbock

lundi 23/janvier/2023 - 07:12
La Reference
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La ministre des affaires étrangères allemande assure que la Pologne, censée attendre l’aval de Berlin pour exporter ces chars vers l’Ukraine, n’a pas fait de demande en ce sens à Berlin.
L’Allemagne va-t-elle autoriser la Pologne à livrer des chars Leopard à l’Ukraine ? « Si on nous posait la question, nous ne nous opposerions pas » à la livraison à Kiev de ces véhicules de fabrication allemande, a déclaré dimanche 22 janvier la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock. La ministre écologiste gouverne avec les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz et les libéraux.
« Pour l’instant, la question n’a pas été posée » par la Pologne, tenue de faire une demande officielle à Berlin, a précisé la ministre, interviewée à Paris sur la chaîne française LCI.
La décision finale appartient néanmoins au chancelier, Olaf Scholz, qui a jusqu’à présent refusé de se prononcer sur la question de ces livraisons indirectes, tout comme sur celle de fournir directement des Leopard issus des stocks allemands.
« La décision (…) dépend de beaucoup de facteurs et est prise à la chancellerie », a rappelé de son côté le nouveau ministre de la défense allemand, Boris Pistorius, dans un entretien à la chaîne ARD, diffusé peu de temps après l’interview d’Annalena Baerbock.
M. Pistorius, social-démocrate, comme le chancelier Scholz, n’était toutefois pas interrogé sur les déclarations de la ministre des affaires étrangères.
L’Allemagne sous pression
Le gouvernement allemand est sous pression croissante pour fournir à l’Ukraine des chars lourds Leopard, susceptibles d’avoir un impact significatif sur le champ de bataille, face aux troupes russes. « J’ai bien compris à quel point ces chars sont importants, nous en sommes pleinement conscients », a ajouté Mme Baerbock, qui s’est récemment rendue à Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine.
La Pologne et la Finlande ont proposé de livrer des Leopards qu’ils possèdent, mais ils ont besoin de l’agrément officiel de Berlin en vue d’une réexportation.
De nouveau interrogé sur les livraisons de chars Leopard dimanche à Paris lors d’une conférence de presse aux côtés d’Emmanuel Macron, Olaf Scholz s’était, lui, montré évasif. Il a répété la nécessité d’agir en concertation avec les alliés de l’Ukraine sur les questions de livraison d’armes.
La crainte d’une escalade militaire avec Moscou et les réticences de Berlin à assumer un leadership dans le camp occidental conduisent l’Allemagne à hésiter sur l’envoi de ces armes réclamées par Kiev.
« L’histoire nous regarde »
Chez les libéraux, autre partenaire de la coalition allemande, les dents grincent également. Il aurait été « au moins juste de donner le feu vert aux partenaires » pour des livraisons de Leopard provenant de leurs stocks, a déploré la libérale Marie-Agnes Strack-Zimmermann à propos des discussions de Ramstein. 
« L’histoire nous regarde et l’Allemagne vient malheureusement d’échouer », a déclaré la présidente de la commission de la défense du Bundestag.
Dans l’opposition, les conservateurs regrettent également les atermoiements du chancelier. Selon le vice-président du groupe parlementaire CDU-CSU, Johann Wadephul, « l’industrie allemande peut livrer presque immédiatement près de 200 chars de type Leopard 1 ».
Dimanche, le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, est une nouvelle fois monté au créneau, qualifiant d’« inacceptable » le refus de Berlin de fournir des chars lourds Leopard à Kiev, qui les réclame instamment au moment où les Russes sont à l’offensive, dans l’est de l’Ukraine notamment.
Les ministres des affaires étrangères des trois pays baltes avaient appelé samedi l’Allemagne à livrer « dès maintenant » des chars Leopard à l’Ukraine afin de l’aider à arrêter l’agression russe.

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