Hoverboard, jambe bionique: voici à quoi ressemblera le soldat du futur
A
l'occasion du Forum Innovation Défense, qui se tenait à Paris du 22 au 24
novembre, l'Armée a exposé pour la première fois 160 innovations majeures,
amenées à être adoptées ces prochaines années.
/chapo
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Le
temps de trois jours, l'Armée française, d'habitude plutôt réservée sur le
sujet, a levé le voile sur ses innovations les plus marquantes. Du 22 au 24
novembre, à la Cité de la Mode et du Design (Paris), 160 projets amenés à faire partie du futur de ses soldats
étaient exposés au grand public.
Un
hoverboard volant
Star
du Forum, le FlyBoard Air de Francky Zapata s'est illustré le samedi 24
novembre au-dessus de la Seine. Equivalent d'un hoverboard volant, l'appareil est
hydropropulsé avec un long tuyau relié à une turbine et permet d'évoluer à dix
mètres du sol. De quoi se déplacer plus aisément lors de catastrophes
naturelles, pour accéder à des zones sinistrées.
Après
avoir été interdit de "voler" en France, l'inventeur marseillais
avait indiqué en mars 2017 envisager de délocaliser ses activités pour se
rendre aux Etats-Unis. Son innovation a finalement suscité l'intérêt de
l'armée. Francky Zapata bénéficiera d'une enveloppe de 1,3 million
d'euros pour développer l'appareil, et finaliser
son microturboréacteur.
Ceci est un
overboard militaire. Notre armée se doit d’être toujours à la pointe de
l’innovation.
Fier avec @florence_parly au
Forum de l’innovation et de la défense pour échanger avec des innovateurs de la
Nation.
Une
"cape d’invisibilité"
L'Armée
française peaufine le camouflage de ses tanks. Comme son nom l'indique, le
système intelligent "Caméléon" permettra aux véhicules militaires de
se fondre dans leur environnement. Disposés sur la carrosserie, des
caméras et capteurs enregistrent les couleurs du terrain alentour; un
calculateur analyse les images; enfin, les couleurs et textures détectées sont
reproduites sur les plaques pixellisées qui couvrent le véhicule, pour le
rendre invisible à 100 mètres, à la fois pour l’œil humain et pour les
caméras thermiques."
Cette technologie est développée par Nexter, l’un des plus grands acteurs français de
l'industrie de défense. Un prototype de 3 m² est prévu pour 2020. A terme,
l'entreprise prévoit de concevoir des plaques souples à apposer sur les
véhicules de l'Armée de terre, mais aussi sur des hélicoptères, bateaux et sur
des treillis. Le prototype présenté, lui, était à l'échelle 1/12e.
Une
jambe bionique
Développée
par la société française Proteor, la prothèse de jambe bionique présentée au Forum
Innovation Défense est dotée de capteurs embarqués qui font remonter les
informations des articulations. Elle permet aux soldats amputés de retrouver
une démarche presque naturelle, qu'ils se déplacent sur un terrain plat ou
accidenté.
Cette prothèse contrôlée par microprocesseur doit se
recharger tous les cinq jours, contre une à deux journées pour les prothèses
les plus avancées actuellement. Une application mobile permet d'en paramétrer
l'utilisation, et de libérer l'articulation du genou pour faire du vélo.
Proteor envisage de rendre cette prothèse résistante à l'eau.
L’impression
3D de peau
Il
s'agit-là de l'une des innovations les plus remarquées du Forum. Le projet Bloc
Print consiste en un système d'impression 3D de peau pour grands brûlés. Il réutilise les
cellules du patient pour les réimprimer directement sur ses plaies. Le système
fonctionne également sur les brûlures dites "rétractiles", soit
celles qui empêchent les mouvements.
La
dépose s'effectue grâce à un bras robotisé. En phase d'expérimentation, cette
technologie pourrait être transférée vers le domaine civil. L'impression
d'autres tissus humains est également à prévoir : ainsi du cartilage ou des
glandes mammaires, font savoir les responsables du projet.
Un
casque de réalité augmentée pour fantassins
Le casque RAFT,
conçu par Scalian en partenariat avec la Direction générale de l'armement
(DGA), veut apporter des informations supplémentaires aux fantassins déployés
sur le terrain. L'appareil affiche par exemple les forces alliées en bleu, les
ennemis en rouge et les civils.
Grâce à une caméra classique et à une caméra de
profondeur, le casque peut également transmettre aux centres opérationnels, via
une connexion Wi-Fi ou Bluetooth, des informations sur ce à quoi les soldats
sont confrontés sur le terrain.