L’Iran mène de nouvelles frappes au Kurdistan irakien, faisant un mort
mercredi 18/janvier/2023 - 01:27
Alors que les manifestations contre le régime se poursuivent en Iran, la République islamique continue d’accuser les Kurdes d’attiser le soulèvement. L’Iran a de nouveau bombardé dans la nuit de dimanche 20 à lundi 21 novembre, aux alentours de minuit, des groupes d’opposition kurdes iraniens installés au Kurdistan d’Irak voisin, une semaine après des frappes similaires, tuant un combattant de ces factions dissidentes. Ces attaques ont été revendiquées à Téhéran par les gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran.
Le gouvernement central de Bagdad a condamné « fermement » lundi ces bombardements, refusant que son territoire ne soit un « terrain de luttes ou de règlements de comptes ». Il a également assuré que son « territoire ne doit pas être une base utilisée pour porter préjudice aux pays voisins », a ajouté le communiqué du ministère des affaires étrangères.
« Bihzad, un membre des peshmergas [combattants kurdes], a été tué dans un bombardement iranien dans la région de Koysanjak », a fait savoir à l’Agence France-Presse Ali Boudaghi, un responsable du Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDKI).
Le PDKI et le groupe nationaliste kurde iranien Komala avaient tous deux confirmé des bombardements ayant ciblé leurs installations dans cette région autonome du nord de l’Irak. Lundi avant l’aube, l’agence de presse étatique irakienne INA a également rapporté des raids iraniens, évoquant « des tirs de missiles et des frappes de drones iraniens » contre « trois partis iraniens d’opposition au Kurdistan » d’Irak.
Le 14 novembre, déjà, des tirs de missiles et des frappes de drones menés par Téhéran contre des groupes d’opposition kurdes iraniens ont fait un mort et huit blessés au Kurdistan d’Irak. Des frappes similaires avaient eu lieu le 28 septembre.
Le PDKI a confirmé lundi sur Twitter avoir été visé à Koysanjak et à Jejnikan, près d’Erbil, la capitale régionale du Kurdistan, par des « tirs de missiles et des drones kamikazes ». « Ces attaques aveugles se produisent à un moment où le régime terroriste iranien est incapable d’arrêter les manifestations en cours au Kurdistan » d’Iran, a fustigé le PDKI, plus ancien parti kurde iranien – il a été fondé en 1945.
Condamnation des Etats-Unis
Le pouvoir iranien accuse ces groupes d’opposition, de longue date dans sa ligne de mire, d’attiser les troubles en Iran, confronté à des manifestations depuis la mort, le 16 septembre, de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs à Téhéran.
Le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a condamné dans un communiqué « les frappes transfrontalières iraniennes » effectuées par « des missiles et des drones » près d’Erbil. « De telles attaques aveugles et illégales mettent les civils en danger, violent la souveraineté irakienne et compromettent la sécurité et la stabilité (…) de l’Irak et du Moyen-Orient », ajoute le Centcom dans un communiqué.
Téhéran a accentué ses attaques contre ces groupes d’opposition kurdes iraniens depuis le début des manifestations. Par le passé, plusieurs hauts responsables iraniens ont interpellé les autorités de Bagdad et celles d’Erbil sur ce dossier, leur demandant de neutraliser cette opposition. Installées en Irak depuis les années 1980, ces factions kurdes iraniennes sont qualifiées de « terroristes » par la République islamique, qui les accuse d’attaques sur son territoire.