Réunis en Jordanie, les pays arabes et la France mettent l’Irak en garde contre l’influence iranienne
mercredi 18/janvier/2023 - 01:24
La conférence, qui rassemblait, sur les rives de la mer Morte, douze pays de la région, dont les ennemis saoudien et iranien, n’a pas produit de résultat.
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Dialogue tout court, ou dialogue de sourds : les dirigeants invités à une conférence censée contribuer à la stabilisation de l’Irak, mardi 20 décembre, ont alterné entre deux postures, à l’évidence contradictoires. La réunion, coorganisée par l’Irak, la Jordanie et la France, rassemblait douze pays de la région, dont les ennemis saoudien et iranien.
Dans un hôtel de luxe jordanien des rives de la mer Morte, dans la petite localité de Sweimeh, les uns et les autres ont bien tenté de faire preuve de bonne volonté, sans parvenir à dissiper la défiance, qui empêche toute coopération d’ampleur dans la région. Et non sans renoncer, Iran en tête, à défendre leur influence dans un pays déchiré par sa longue lutte contre l’organisation terroriste Etat islamique, dans la foulée de l’invasion américaine de 2003.
« Rôle pivot de l’Irak »
Sur le fond, tout le monde fait le même constat, résumé par le roi Abdallah II de Jordanie à l’ouverture des discussions, qui a souligné le « rôle pivot de l’Irak » dans le maintien de la « stabilité » régionale. Mais les différentes capitales continuent d’en tirer des conclusions opposées.
La rencontre constituait une sorte de baptême du feu diplomatique pour le nouveau premier ministre irakien, Mohammed Chia Al-Soudani, nommé après des mois de blocage politique à l’issue d’élections dominées par les partis pro-iraniens. Après s’être rendu, en novembre, à Téhéran, ce dirigeant lui-même réputé proche de l’Iran a donc tenté de donner des gages. « Ce genre de conférence est une fenêtre qui renforce les efforts de coopération régionale », a-t-il dit, promettant d’avoir « des relations équilibrées avec tous les partenaires régionaux et internationaux » et de rester « à l’écart des axes » politiques. « L’Irak fait face à une menace existentielle à cause du manque d’eau, nous voulons travailler avec nos voisins, la Turquie et l’Iran », a-t-il précisé.