L’Iran lance la construction d’une nouvelle centrale nucléaire
lundi 16/janvier/2023 - 08:03
Le chantier, prévu pour sept ans, coûterait entre 1,5 et 2 milliards de dollars et doterait le pays d’une deuxième centrale nucléaire.
L’Iran a démarré la construction d’une nouvelle centrale nucléaire dans la province du Khouzestan, dans le sud-ouest du pays, a annoncé samedi l’agence iranienne pour l’énergie atomique (OIEA). Le chantier, dont le lancement a été confirmé à la télévision d’Etat par le chef de cette institution Mohammad Eslami, devrait durer sept ans.
La centrale de 300 mégawatts, érigée dans le district de Darkhovin, coûtera entre 1,5 et 2 milliards de dollars, a ajouté le vice-président de la république islamique d’Iran. Le pays opère déjà une centrale nucléaire à Bouchehr, à l’extrême-sud du pays, d’une puissance de 1 000 mégawatts.
A l’origine, la centrale de Dharkovin « aurait dû être construite par une société française » qui a fait machine arrière sur « ses engagements » après la Révolution islamique en 1979, selon le chef de l’organisation pour l’énergie atomique. « Ensuite les autres pays ont évité de coopérer avec la République islamique d’Iran à cause des sanctions », a poursuivi M. Eslami.
Négociations internationales au point mort
Dans le cadre d’un accord historique conclu en 2015, l’Iran avait accepté de geler ses activités d’enrichissement d’uranium à Fordo, une usine souterraine située à 180 kilomètres au sud de Téhéran. Les autorités s’étaient engagées à limiter à 3,67 % le seuil d’enrichissement dans le cadre de cet accord conclu par l’Iran d’un côté, et par les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l’Allemagne de l’autre.
Le pacte (JCPOA) offrait à Téhéran un allègement des sanctions internationales en échange de garanties que l’Iran ne se doterait pas de l’arme atomique, un objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre. Cependant, après le retrait des Etats-Unis du JCPOA en 2018 sous la présidence de Donald Trump et le rétablissement des sanctions américaines qui étouffent son économie, le pays s’est progressivement affranchi de ses obligations.
L’Iran a ainsi enclenché en janvier 2021 le processus destiné à produire de l’uranium enrichi à 20 % dans l’usine de Fordo. Puis en avril 2021, il a annoncé avoir commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % à Natanz, se rapprochant des 90 % nécessaires pour produire une bombe atomique.
Le mois dernier, Téhéran a annoncé avoir commencé à produire à Fordo de l’uranium enrichi à 60 %, une nouvelle entorse à ses engagements. Des négociations pour relancer l’accord de 2015 ont débuté en avril 2021 mais elles sont à l’arrêt ces derniers mois, après un regain de tensions entre l’Iran et les grandes puissances participant à l’accord.