La tempête Gérard délaisse le Nord-Ouest, la dépression Fien arrive sur le Sud

Des rafales jusqu’à 158 km/h en Bretagne et des chutes d’arbres : après la douceur exceptionnelle du début d’année, la dépression hivernale Gérard a frappé lundi 16 janvier un grand quart nord-ouest de la France, tandis que le Sud se prépare au passage de la dépression Fien.

Quelque 45 000 clients restaient privés d’électricité lundi à 15 heures, soit deux fois moins qu’en fin de matinée, dont les deux tiers dans l’Ouest, selon le gestionnaire du réseau Enedis. La SNCF a recensé « plus de trente incidents » liés à la tempête, parfois en raison d’arbres tombés sur les voies, en Bretagne, Normandie, Pays de la Loire et Centre-Val de Loire, ainsi qu’en Seine-et-Marne et Champagne-Ardenne.

Un automobiliste sexagénaire est mort en Gironde après avoir percuté un arbre tombé dans la nuit « probablement » à cause des vents, ont déclaré les pompiers.

« Suivi particulier »

La dépression, nommée Gérard, est décrite par Météo France comme une « tempête hivernale classique pour la saison, mais nécessitant un suivi particulier ». « C’est une tempête comme il en arrive plusieurs fois par an », explique Frédéric Long, un prévisionniste joint par l’Agence France-Presse. Le site de Météo France a recensé en moyenne une dizaine d’épisodes comparables par an au cours de la dernière décennie. Cette fois-ci, « on a eu de très fortes rafales sur les côtes, mais pas des valeurs exceptionnelles », souligne M. Long.

Sur le littoral breton et normand, les vents ont dépassé les 120 km/h en de nombreux endroits. Des vents de 158 km/h ont été relevés à la pointe du Raz dans le Finistère – un record pour cette station depuis 2017. Dans les terres, en début de matinée, 119 km/h ont été relevés à Caen et 113 km/h à Damblainville (Calvados).

La tempête devait toutefois « perdre [en] intensité » dans l’après-midi de lundi en s’échappant vers la Belgique et les Pays-Bas après avoir touché l’extrême ouest des régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté.

Pour mardi, les vents forts sont attendus cette fois en début de journée dans le Sud-Ouest, venant d’Espagne, avec la dépression Fien, qui circulera « très vite du golfe de Gascogne au bassin méditerranéen », selon Météo-France. Le Gers, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées ont été placés en vigilance orange. La perturbation « va donner surtout de la pluie en plaine, mais ensuite elle pourra donner de la neige, y compris en Ile-de-France et en Normandie », selon M. Long. Il est toutefois trop tôt pour savoir si les températures au sol seront assez basses pour que le manteau neigeux se maintienne.

Après une douceur très exceptionnelle pour un mois de janvier, la France connaît également les prémices d’un véritable refroidissement, avec 1 à 5 °C de minimales en général lundi. « On a un refroidissement après avoir connu depuis le 20 décembre jusqu’à mi-janvier une période de grande douceur », selon M. Long. « En moyenne, sur la France, c’est un record de douceur hivernal pour cette période, plus de 1 °C au-dessus du record précédent », précise-t-il. « Là, on passe sous un flux de nord-ouest avec de l’air qui vient de l’Arctique et on va avoir un froid plus marqué à partir de mercredi », annonce le prévisionniste.

Neige annoncée

D’ores et déjà, les chutes de neige qui ont débuté lundi matin sur le Massif central, prévues pour tenir au sol à partir de 600 à 800 mètres d’altitude, ont justifié une vigilance orange lundi sur le Cantal et la Lozère, auxquels l’Ain, l’Isère, la Savoie et la Haute-Savoie viendront s’ajouter mardi. Ces prochains jours, la neige est attendue en quantité et à basse altitude sur la plupart des massifs, en particulier le sud du Massif central où les chutes de neige ont déjà commencé et sur les Alpes dès 600 à 800 mètres, de 1 000 à 1 200 mètres sur les Pyrénées, et à partir de 500 mètres sur les Vosges et le Jura. Dans le Nord-Est, de la neige est également attendue sur les premiers plateaux dès 300 à 400 mètres.

Pour la journée de mardi, les vents forts sont attendus cette fois sur le Sud-Ouest en début de journée. « Au vu de l’incertitude, il n’est pas exclu une montée de vigilance ultérieure de l’Ile-de-France aux frontières du Nord-Est », met toutefois en garde le service météorologique national. Mardi, la Corse-du-Sud sera, elle, en vigilance orange pour des risques de vagues-submersion « nécessitant une vigilance toute particulière », selon Météo-France.