Publié par CEMO Centre - Paris
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Afghanistan : au moins cinq morts dans un attentat-suicide à Kaboul

samedi 14/janvier/2023 - 09:15
La Reference
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L’organisation Etat islamique a revendiqué cette attaque perpétrée mercredi contre le ministère des affaires étrangères afghan.
Au moins cinq personnes ont été tuées et des dizaines blessées lors d’un attentat-suicide, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), mercredi 11 janvier, à l’entrée du ministère des affaires étrangères afghan à Kaboul. « L’Emirat islamique condamne une telle attaque. Les auteurs de cet acte seront retrouvés et punis », a déclaré aux journalistes le porte-parole de la police de Kaboul, Khalid Zadran.
Les talibans affirment avoir amélioré la sécurité dans le pays depuis leur retour au pouvoir, en août 2021, mais de nombreux attentats à la bombe ont été perpétrés ces derniers mois, généralement revendiqués par l’EI-K, la section locale du groupe Etat islamique.
L’organe de propagande de l’EI, Amaq, a expliqué dans la soirée sur Telegram qu’un des membres de l’organisation était « parvenu à dépasser les postes de contrôle » des talibans « avant de faire détonner sa ceinture explosive au milieu d’employés et de gardes alors qu’ils sortaient par l’entrée principale » du ministère, faisant plusieurs morts, « dont des diplomates ».
Un chauffeur de l’Agence France-Presse (AFP) qui accompagnait une équipe des journalistes de l’agence réalisant une interview à l’intérieur du ministère de l’information, situé juste en face du ministère des affaires étrangères, a assisté à l’explosion. « J’ai vu environ 20 à 25 victimes. Je ne sais pas combien d’entre eux étaient morts ou blessés », a témoigné ce chauffeur Jamshed Karimi. « J’attendais dans la voiture, quand j’ai vu un homme avec une kalachnikov sur l’épaule et portant un sac. Il est passé près de ma voiture et après quelques secondes il y a eu une forte détonation. J’ai vu cet homme se faire exploser », a-t-il ajouté.
La vitre arrière du véhicule dans laquelle il se trouvait a été brisée par le souffle de l’explosion, ainsi que des fenêtres du ministère de l’information.
« Un kamikaze a essayé de pénétrer dans le ministère, mais il n’a pas atteint son but et il a été découvert par les forces de sécurité et s’est fait exploser », a tweeté le directeur général adjoint des affaires publiques et stratégiques, Ahmadullah Muttaqi.
Des diplomates chinois en visite au ministère ce jour-là
Des images du lieu après l’attentat, authentifiées par l’AFP, montrent plusieurs corps gisant sur la route qui borde le ministère. On peut aussi entendre des blessés appelant à l’aide et voir des passants venir à leur secours.
L’ONG italienne Emergency, qui fait fonctionner un hôpital à Kaboul, a expliqué avoir reçu plus de 40 blessés. « Le nombre des victimes continue d’augmenter à mesure que la situation évolue », a précisé dans un communiqué l’organisation humanitaire. « Nous avons même installé des lits dans les cuisines et la cantine », a poursuivi le directeur d’Emergency pour l’Afghanistan, Stefano Sozza.
 « Il devait y avoir une délégation chinoise au ministère des affaires étrangères aujourd’hui, mais nous ne savons pas si elle était présente au moment de l’explosion », a pour sa part déclaré à l’AFP le ministre adjoint à l’information et la culture, Muhajer Farahi. Cependant, selon Ahmadullah Muttaqi, aucun étranger n’était présent au ministère lorsqu’il a été attaqué. 
Le 12 décembre, un attentat revendiqué par l’EI avait été perpétré par des hommes armés, dont certains avaient été tués, contre un hôtel de la capitale afghane abritant des hommes d’affaires chinois. Cinq citoyens chinois avaient été blessés au cours de l’attaque. Certains clients avaient sauté par les fenêtres de l’établissement pour échapper à l’incendie qui s’était déclaré.
Pékin n’a pas reconnu officiellement le gouvernement taliban, mais la Chine, qui partage 76 km de frontière avec l’Afghanistan, est l’un des rares pays à y avoir maintenu une présence diplomatique. Elle craint depuis longtemps que l’Afghanistan devienne un point de chute pour la minorité musulmane ouïgoure en provenance de la très sensible région frontalière chinoise du Xinjiang.
Attaques répétées contre des étrangers
Les talibans ont promis que l’Afghanistan ne serait pas utilisé en tant que base par les militants ouïgours. En échange, Pékin leur a offert un soutien économique et des investissements pour la reconstruction du pays.
Les talibans comptent également sur la Chine pour transformer l’un des plus grands gisements de cuivre du monde en usine minière. Une exploitation qui serait précieuse pour redresser l’Afghanistan, à court d’argent et frappé par les sanctions économiques internationales.
Les Chinois ne sont pas les seuls étrangers visés par l’EI ces derniers mois, au moment où les talibans tentent d’attirer les investissements des pays voisins. Le 2 décembre, l’organisation djihadiste a revendiqué une attaque contre l’ambassade du Pakistan à Kaboul, expliquant avoir visé le chef de mission.
En septembre encore, deux membres du personnel de l’ambassade de Russie ont été tués dans un attentat-suicide à l’extérieur de leur mission, une autre attaque revendiquée par l’EI.
Des centaines de personnes, dont des membres des communautés minoritaires d’Afghanistan, ont été tuées ou blessées dans d’autres attaques depuis que les talibans ont repris le pouvoir.
Les analystes considèrent que les djihadistes de l’EI, un groupe sunnite comme les talibans, mais avec lequel ces derniers entretiennent une profonde inimitié et des divergences idéologiques, restent la principale menace pesant sur le régime de Kaboul.


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