Publié par CEMO Centre - Paris
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Biden accusé à son tour d'avoir détenu illégalement des documents secrets

jeudi 12/janvier/2023 - 03:12
La Reference
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Des collaborateurs du président américain ont découvert «au moins un lot supplémentaire» de documents classés, a révélé mercredi la chaîne NBC News.
La découverte de documents secrets dans les anciens bureaux de Joe Biden à Washington place le président dans une position embarrassante. Elle vient aussi rendre politiquement plus difficiles que jamais d'éventuelles poursuites contre Donald Trump par le ministère de la Justice.
Les documents classifiés datent de l'époque où Biden était le vice-président d'Obama. Un premier lot avait été retrouvé dans les bureaux de sa fondation de réflexion politique, le Penn Biden Center for Diplomacy and Global Engagement (Centre pour la diplomatie et les initiatives mondiales) le 2 novembre 2022, soit quelques jours avant les élections de mi-mandat. Ils auraient alors été discrètement remis aux Archives nationales, et leur découverte a été gardée confidentielle jusqu'à ce qu'elle soit révélée par un scoop de la chaîne CBS lundi dernier.
Un conseiller de Biden a depuis reconnu qu'un « petit nombre de documents classifiés » avaient été découverts alors que les avocats personnels de Biden nettoyaient les bureaux du Centre, où le président avait gardé un bureau après avoir quitté la vice-présidence en 2017 jusqu'à peu de temps avant de lancer sa campagne présidentielle en 2019.
Hier, selon la chaîne NBC News, l'équipe juridique du président a trouvé un autre lot de documents gouvernementaux classifiés. Le lot initial aurait contenu 10 documents classifiés, dont des rapports du renseignement américain et des notes de synthèse sur l'Ukraine, l'Iran et le Royaume-Uni. Certains étaient classés «Top secret», le niveau le plus élevé. On ignore pour l'instant combien de documents se trouvaient dans le deuxième lot de et sur quoi ils portaient, ni exactement où se trouvait le nouveau lot de documents.
Biden a déclaré mardi qu'il ne savait pas que ces documents avaient été transportés dans son bureau privé après son départ de la vice-présidence et que ses avocats «ont fait ce qu'ils auraient dû faire» en contactant immédiatement les archives nationales. La porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre a refusé de répondre aux questions sur les documents. «Le ministère de la Justice examine actuellement cette affaire. Je ne vais pas aller au-delà de ce que le président a dit», a-t-elle déclaré au cours du point de presse de mercredi.
Embarrassant pour Biden
Ces révélations ont déclenché les critiques de la part des républicains, qui n'ont pas manqué de faire le parallèle avec l'enquête ouverte contre Donald Trump pour détention illégale de documents classifiés. Le FBI avait même investi en août dernier sa résidence privée de Mar-a-Lago où les enquêteurs fédéraux avaient été retrouvées des caisses entières de documents confidentiels emportés par l'ancien président à son départ de la Maison-Blanche. Les républicains dénoncent un double standard de la part de la Justice.
Les démocrates soulignent que l'affaire n'est pas exactement identique, que le nombre de documents est bien moindre, et que Biden les a aussitôt remis aux archives, alors que Trump a menti sur leur existence, puis a refusé à plusieurs reprises de les rendre.
Mais ces différences sont politiquement négligeables. L'effet produit est très embarrassant pour Biden, qui avait qualifié d'«irresponsable» la détention de documents confidentiels par Donald Trump.
La détention illégale de documents classifiés est aussi une violation grave de la loi fédérale, et leur nombre importe peu, pas plus que de savoir si leur conservation a été ou non intentionnelle. La loi sur l'espionnage stipule notamment que toute personne qui «par négligence permet que des informations classifiées soient retirées de leur lieu de conservation approprié... sera condamnée à une amende ou à une peine de prison.»
La violation de cette loi par Biden vient compliquer la position du ministère de la Justice. Le procureur général Merrick Garland avait nommé un procureur spécial pour déterminer si des poursuites devaient être engagées contre Trump pour avoir commis le même délit. Garland avait pris personnellement la décision d'envoyer le FBI fouiller Mar-a-Lago.
Le sénateur républicain de Caroline du Sud Lindsey Graham, qui siège à la commission des affaires juridiques du Sénat, demande à Garland de nommer un autre procureur spécial pour enquêter sur cette affaire. «Si vous estimez qu'un procureur spécial est nécessaire pour enquêter sur la détention de documents classifiés par Donald Trump, vous devriez aussi en nommer un pour enquêter sur ceux détenus par le président Biden lorsqu'il était vice-président», a déclaré Graham sur Fox News.

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