Publié par CEMO Centre - Paris
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Covid-19 : la Chine suspend la délivrance de visas pour les Japonais et les Sud-Coréens

mardi 10/janvier/2023 - 07:37
La Reference
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La suspension du visa qui a été notifiée aux agences de voyages au Japon est intervenue quelques heures après l’annonce de mesures similaires pour la Corée du Sud.

Les ambassades de Chine ont suspendu mardi 10 janvier la délivrance de nouveaux visas pour les Sud-Coréens et les Japonais. Une décision prise en représailles apparentes, après que les deux pays ont récemment exigé des tests de dépistage du Covid-19 aux voyageurs en provenance de Chine. L’avis de Séoul, publié sur le compte WeChat de l’ambassade, stipule que :

« Les ambassades et consulats en Corée vont suspendre la délivrance de visas de court séjour pour les citoyens coréens », ajoutant que ces mesures « seront ajustées en fonction de la suppression par Séoul des restrictions d’entrée discriminatoires à l’égard de la Chine ».

La Chine a mis fin progressivement depuis début décembre à sa politique sanitaire zéro Covid, très restrictive, et levé depuis le 8 janvier les mesures de quarantaine pour les voyageurs internationaux. Cet assouplissement, qui s’est accompagné d’une forte vague de contaminations du Covid-19 en Chine, a suscité l’inquiétude de la communauté internationale. Le ministère des affaires étrangères chinois avait menacé la semaine dernière de prendre des contre-mesures envers les pays qui avaient annoncé de nouvelles exigences de dépistage du virus visant les voyageurs en provenance de Chine.

Car, outre le Japon et la Corée du Sud, plusieurs autres pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Italie et l’Espagne, ont également renforcé les contrôles aux frontières. En décembre, Séoul avait imposé une série de restrictions sanitaires pour les voyageurs en provenance de la Chine continentale, notamment en matière de visas et de vols, et l’obligation de présenter des tests de dépistage, invoquant une recrudescence des cas de Covid-19 en Chine.

« Manœuvres politiques » et « pratiques discriminatoires »

Le ministre des affaires étrangères sud-coréen, Park Jin, a déclaré lundi 9 janvier à son homologue chinois, Qin Gang, que ces restrictions étaient imposées sur une « base scientifique ». Dans un communiqué distinct, le ministère a déclaré que Séoul avait « échangé auparavant avec la Chine » au sujet de ces mesures, et que l’information avait été « partagée de manière transparente avec la communauté internationale ».

Toutefois, les raisons pour lesquelles la Corée du Sud et le Japon sont ciblés aujourd’hui n’ont pas été mentionnées spécifiquement pour l’heure, ni si les suspensions seraient étendues à d’autres pays. L’ambassade de Chine à Tokyo a seulement déclaré que la délivrance des visas avait été suspendue. Les annonces semblaient s’appliquer uniquement aux nouveaux candidats, sans rien sur les personnes actuellement titulaires de visas.

Le ministère des affaires étrangères chinois a pour sa part jugé « regrettable » que « quelques pays insistent encore sur des restrictions d’entrée discriminatoires à l’encontre de la Chine ». Le porte-parole du ministère, Wang Wenbin, a déclaré que le pays est « fermement opposé » à ces restrictions et « a pris des mesures réciproques ». Et d’ajouter :

« Nous appelons une nouvelle fois les pays concernés à prendre des mesures scientifiques et appropriées fondées sur des faits. Ces mesures ne doivent pas être utilisées pour des manœuvres politiques et il ne doit pas y avoir de pratiques discriminatoires. »

Selon le service de presse japonais Kyodo, une agence de voyages à Tokyo a déclaré qu’elle ne pouvait demander presque aucun type de visa chinois après avoir reçu la notification. Les réservations pour les procédures de visa sont devenues indisponibles mardi sur le site Internet du centre de service des demandes de visa chinois.

Les Chinois ne représentent plus que 7,5 % des touristes étrangers en Corée du Sud

Séoul a réduit le nombre de vols en provenance du pays, qui sont dorénavant cantonnés à l’aéroport international d’Incheon, situé à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Séoul.

Les voyageurs en provenance de Chine, d’Hongkong et de Macao doivent désormais fournir un test négatif au Covid-19 avant de pouvoir embarquer à destination de la Corée du Sud. Les visiteurs chinois sont également testés à leur arrivée, et doivent effectuer une quarantaine d’une semaine en cas de test positif, ont annoncé les autorités. Seuls les fonctionnaires, les diplomates et certains voyages humanitaires et commerciaux cruciaux peuvent prétendre à un visa de court séjour en Corée du Sud, jusqu’à fin janvier.

Selon les chiffres officiels, 2 224 ressortissants chinois munis de visas de court séjour ont atterri en Corée du Sud depuis le 2 janvier, et 17,5 % d’entre eux ont été diagnostiqués positifs à leur arrivée. L’un des ressortissants chinois porteurs du SARS-CoV-2 à son arrivée à Séoul a refusé de se soumettre à la quarantaine et s’est enfui, déclenchant une chasse à l’homme de deux jours qui a fait la « une » des journaux sud-coréens. L’individu, dont l’identité n’a pas été révélée mais qui a été décrit comme un touriste venu pour des raisons médicales, a finalement été retrouvé et sera interrogé cette semaine, ont rapporté les médias locaux.

Le nombre de touristes chinois en Corée du Sud est passé de 6,02 millions en 2019 à 200 000 de janvier à novembre 2022, ne représentant plus que 7,5 % des touristes étrangers, a précisé à l’Agence France-Presse le ministère de la culture sud-coréen. En 2019 et 2020, les touristes en provenance de Chine représentaient la plus grande proportion de touristes étrangers visitant la Corée du Sud, soit respectivement 34,4 % et 27,2 %, selon les données officielles de Séoul.


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