Covid-19 : la Chine suspend la délivrance de visas pour les Japonais et les Sud-Coréens
La suspension
du visa qui a été notifiée aux agences de voyages au Japon est intervenue
quelques heures après l’annonce de mesures similaires pour la Corée du Sud.
Les ambassades
de Chine ont suspendu mardi 10 janvier la délivrance de nouveaux visas
pour les Sud-Coréens et les Japonais. Une décision prise en représailles
apparentes, après que les deux pays ont récemment exigé des tests de dépistage
du Covid-19 aux voyageurs en provenance de Chine. L’avis de Séoul, publié sur
le compte WeChat de l’ambassade, stipule que :
« Les
ambassades et consulats en Corée vont suspendre la délivrance de visas de court
séjour pour les citoyens coréens », ajoutant que ces mesures
« seront ajustées en fonction de la suppression par Séoul des restrictions
d’entrée discriminatoires à l’égard de la Chine ».
La Chine a mis fin progressivement
depuis début décembre à sa politique sanitaire zéro Covid, très restrictive, et levé
depuis le 8 janvier les mesures de quarantaine pour les voyageurs
internationaux. Cet assouplissement, qui s’est accompagné d’une forte vague de
contaminations du Covid-19 en Chine, a suscité l’inquiétude de la communauté
internationale. Le ministère des affaires étrangères chinois avait menacé la
semaine dernière de prendre des contre-mesures envers les pays qui avaient
annoncé de nouvelles exigences de dépistage du virus visant les voyageurs en
provenance de Chine.
Car, outre le
Japon et la Corée du Sud, plusieurs autres pays, dont les Etats-Unis, le
Royaume-Uni, la France, l’Italie et l’Espagne, ont également renforcé les
contrôles aux frontières. En décembre, Séoul avait imposé une série de
restrictions sanitaires pour les voyageurs en provenance de la Chine
continentale, notamment en matière de visas et de vols, et l’obligation de
présenter des tests de dépistage, invoquant une recrudescence des cas de
Covid-19 en Chine.
« Manœuvres
politiques » et « pratiques discriminatoires »
Le ministre des
affaires étrangères sud-coréen, Park Jin, a déclaré lundi 9 janvier à son
homologue chinois, Qin Gang, que ces restrictions étaient imposées sur une « base
scientifique ». Dans un communiqué distinct, le ministère a déclaré
que Séoul avait « échangé auparavant avec la Chine » au sujet
de ces mesures, et que l’information avait été « partagée de manière
transparente avec la communauté internationale ».
Toutefois, les
raisons pour lesquelles la Corée du Sud et le Japon sont ciblés aujourd’hui
n’ont pas été mentionnées spécifiquement pour l’heure, ni si les suspensions
seraient étendues à d’autres pays. L’ambassade de Chine à Tokyo a seulement déclaré
que la délivrance des visas avait été suspendue. Les annonces semblaient
s’appliquer uniquement aux nouveaux candidats, sans rien sur les personnes
actuellement titulaires de visas.
Le ministère
des affaires étrangères chinois a pour sa part jugé « regrettable »
que « quelques pays insistent encore sur des restrictions d’entrée
discriminatoires à l’encontre de la Chine ». Le porte-parole du
ministère, Wang Wenbin, a déclaré que le pays est « fermement
opposé » à ces restrictions et « a pris des mesures
réciproques ». Et d’ajouter :
« Nous
appelons une nouvelle fois les pays concernés à prendre des mesures
scientifiques et appropriées fondées sur des faits. Ces mesures ne doivent pas
être utilisées pour des manœuvres politiques et il ne doit pas y avoir de
pratiques discriminatoires. »
Selon le
service de presse japonais Kyodo, une agence de voyages à Tokyo a déclaré qu’elle ne
pouvait demander presque aucun type de visa chinois après avoir reçu la
notification. Les réservations pour les procédures de visa sont devenues
indisponibles mardi sur le site Internet du centre de service des demandes de
visa chinois.
Les Chinois ne
représentent plus que 7,5 % des touristes étrangers en Corée du Sud
Séoul a réduit
le nombre de vols en provenance du pays, qui sont dorénavant cantonnés à
l’aéroport international d’Incheon, situé à une cinquantaine de kilomètres à
l’ouest de Séoul.
Les voyageurs
en provenance de Chine, d’Hongkong et de Macao doivent désormais fournir un
test négatif au Covid-19 avant de pouvoir embarquer à destination de la Corée
du Sud. Les visiteurs chinois sont également testés à leur arrivée, et doivent
effectuer une quarantaine d’une semaine en cas de test positif, ont annoncé les
autorités. Seuls les fonctionnaires, les diplomates et certains voyages
humanitaires et commerciaux cruciaux peuvent prétendre à un visa de court
séjour en Corée du Sud, jusqu’à fin janvier.
Selon les
chiffres officiels, 2 224 ressortissants chinois munis de visas de court
séjour ont atterri en Corée du Sud depuis le 2 janvier, et 17,5 %
d’entre eux ont été diagnostiqués positifs à leur arrivée. L’un des
ressortissants chinois porteurs du SARS-CoV-2 à son arrivée à Séoul a refusé de
se soumettre à la quarantaine et s’est enfui, déclenchant une chasse à l’homme
de deux jours qui a fait la « une » des journaux sud-coréens.
L’individu, dont l’identité n’a pas été révélée mais qui a été décrit comme un
touriste venu pour des raisons médicales, a finalement été retrouvé et sera
interrogé cette semaine, ont rapporté les médias locaux.
Le nombre de
touristes chinois en Corée du Sud est passé de 6,02 millions en 2019
à 200 000 de janvier à novembre 2022, ne représentant plus que
7,5 % des touristes étrangers, a précisé à l’Agence France-Presse le
ministère de la culture sud-coréen. En 2019 et 2020, les touristes en
provenance de Chine représentaient la plus grande proportion de touristes
étrangers visitant la Corée du Sud, soit respectivement 34,4 % et
27,2 %, selon les données officielles de Séoul.