Guerre en Ukraine : la Russie affirme avoir tué « plus de 600 militaires » à Kramatorsk, l’Ukraine dénonce « une opération de communication »
lundi 09/janvier/2023 - 09:28
La Russie revendique une attaque sur Kramatorsk, l’Ukraine dément
Un responsable militaire ukrainien a démenti les allégations de la Russie, qui affirme avoir mené des frappes sur des casernes militaires à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, et infligé de lourdes pertes à son adversaire en « représailles » au bombardement ukrainien sur Makiïvka.
« Les troupes russes n’ont pas la capacité de délivrer des frappes de haute précision », a déclaré Serhi Cheravaty, un porte-parole du commandement est de l’armée ukrainienne, au média Suspilne, en dénonçant une « opération de communication » russe face aux succès ukrainiens.
Les autorités ukrainiennes locales ont pour leur part rapporté que Kramatorsk a été touchée par sept roquettes au cours de la nuit, mais pas des installations militaires. Elles n’ont pour l’heure pas identifié de victimes. Deux autres roquettes ont visé la ville voisine de Kostiantynivka. Samedi, des journalistes de l’AFP présents à Kramatorsk ont entendu au moins quatre explosions avant minuit.
L’armée russe a présenté cette frappe comme une vengeance pour celle menée sur Makiïvka, en territoire séparatiste prorusse dans l’est de l’Ukraine, quelques minutes après le passage à la nouvelle année.
Après la frappe ukrainienne sur Makiïvka, les Russes enterrent leurs morts
Des proches des soldats russes tués dans la frappe ukrainienne sur Makiïvka, dans l’est de l’Ukraine, quelques instants après le passage à la nouvelle année, ont enterré au moins neuf d’entre eux dimanche dans l’oblast de Samara, selon les autorités locales.
Deux hommes ont été enterrés à Togliatti, sur la Volga, selon le maire de la ville, Nikolaï Rents, qui a célébré sur les réseaux sociaux des soldats partis « défendre les intérêts de la patrie, de notre avenir et de l’avenir de nos enfants ». Le constructeur automobile local AvtoVAZ a promis par la voix de l’un de ses responsables, Dmitri Mikhalenko, un soutien financer aux familles des deux hommes.
Deux autres soldats ont été enterrés dans la ville de Novokouïbychevsk, ont rapporté les autorités locales, les saluant comme de « vrais héros ». « C’est une période difficile pour leur pays et ils ont agi comme de vrais patriotes et de vrais hommes », a affirmé le maire, Sergueï Markov. Cinq autres hommes ont été inhumés samedi et dimanche dans d’autres petites villes et villages de l’oblast de Samara, dans le centre de la Russie.
Au moins 89 soldats, selon Moscou – beaucoup plus, selon d’autres sources russes et selon Kiev – ont trouvé la mort dans cette frappe qui a ému en Russie, menée selon le Kremlin à l’aide de systèmes Himars, une arme fournie à Kiev par les Etats-Unis.
Suède dans l’OTAN : la Turquie « veut des choses qu’on ne peut pas leur donner », affirme le premier ministre suédois
La Turquie, qui bloque depuis mai l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN, a des exigences que la Suède ne peut ni ne veut atteindre, a affirmé aujourd’hui le premier ministre suédois, Ulf Kristersson. « Nous sommes convaincus que la Turquie va prendre une décision, nous ne savons juste pas quand. La décision est dans le camp de la Turquie », a-t-il dit, évoquant le processus d’adhésion de son pays à l’Alliance atlantique lors d’une conférence sur la défense et la sécurité en présence du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
Cette décision dépend entre autres de plusieurs facteurs de politique intérieure turque. A la fin de décembre, Ankara avait relevé des « mesures positives » prises par Stockholm, mais réclamait « d’autres pas importants » pour lever ses objections à l’entrée de la Suède dans l’OTAN, avait alors dit Mevlut Cavusoglu, le ministre des affaires étrangères turc. Ces déclarations survenaient quelques jours après le refus de la Cour suprême suédoise d’extrader le journaliste Bülent Kenes, réclamé par le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Seuls les Parlements turc et hongrois n’ont pas ratifié l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN.
En marge de la conférence de dimanche, le chef de la diplomatie finlandaise a réaffirmé que son pays entrerait en même temps que son voisin dans l’Alliance atlantique. « La Finlande n’est pas si pressée de rentrer dans l’OTAN qu’elle ne puisse attendre que la Suède en obtienne l’autorisation », a dit Pekka Haavisto à la presse.
L’armée russe annonce des frappes sur Kramatorsk en « représailles » à celle de Makiïvka
Dans un communiqué, l’armée russe annonce avoir bombardé un bâtiment occupé par des soldats ukrainiens à Kramatorsk, en réponse au bombardement de Makiïvka, qui avait tué 89 soldats russes pour le Nouvel An. Le moment précis de cette frappe n’a pas été communiqué par le ministère de la défense russe.
« Au cours des dernières vingt-quatre heures, les moyens de reconnaissance russes ont découvert et confirmé de manière fiable par plusieurs canaux indépendants le déploiement temporaire de personnel des forces armées ukrainiennes dans la ville de Kramatorsk. Il y avait plus de 700 militaires ukrainiens dans le dortoir 28 et plus de 600 militaires ukrainiens dans le dortoir 47. A la suite d’une frappe massive de missiles, plus de 600 militaires ukrainiens ont été tués. »
Les autorités ukrainiennes locales ont rapporté que Kramatorsk a été touchée par sept roquettes au cours de la nuit. Deux autres roquettes ont visé la ville voisine de Kostiantynivka. Samedi, des journalistes de l’Agence France-Presse présents à Kramatorsk ont entendu au moins quatre explosions avant minuit. Oleksandr Hontcharenko, le maire de Kramatorsk, a publié des images des bâtiments touchés par les missiles russes, mais il n’a pas fait état de victimes.