Publié par CEMO Centre - Paris
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En Iran, deux nouvelles exécutions en lien avec les manifestations

dimanche 08/janvier/2023 - 04:17
La Reference
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Cinq personnes avaient été condamnées à mort en première instance pour le meurtre, lors de manifestations le 3 novembre à Karaj, à l’ouest de Téhéran, d’un membre des « bassidji ». 
Mohammad Mahdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini, deux hommes accusés d’avoir tué un paramilitaire lors des manifestations déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini, ont été exécutés, samedi 7 janvier, en Iran. « Les principaux auteurs du crime qui a conduit au martyre de Rouhollah Ajamian ont été pendus ce matin », a annoncé Mizan, l’agence de presse du pouvoir judiciaire, en référence à un membre des bassidji, les milices islamiques liées aux gardiens de la révolution, l’armée idéologique d’Iran.
Cinq personnes avaient été condamnées à mort en première instance pour le meurtre lors de manifestations le 3 novembre à Karaj, à l’ouest de Téhéran, de ce membre des bassidji. Après examen, la Cour suprême a « confirmé les peines des condamnés Mohammad Mahdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini », selon un communiqué judiciaire mardi. Celles d’« Hamid Ghare-Hasanlou, d’Hossein Mohammadi et de Reza Aria ont été annulées pour vices de procédure » et un « nouveau procès » a été ordonné.
Plusieurs mois de révolte
Les manifestations qui ont éclaté mi-septembre à la suite de la mort en garde à vue de Mahsa Amini, jeune femme de 22 ans, sont le reflet d’une colère généralisée face aux difficultés économiques et aux restrictions sociales, estiment des analystes. Depuis ses débuts en 1979, la République islamique d’Iran a été régulièrement secouée par des manifestations. Mais ce mouvement est inédit de par sa durée et l’étendue de la contestation à toutes les provinces du pays, de la participation de différents groupes ethniques et classes sociales et des appels directs à la fin du régime.
Des portraits du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, ont été brûlés, des femmes ont ouvertement défilé dans les rues sans foulard et des manifestants ont défié les forces de sécurité. Les autorités iraniennes accusent des puissances étrangères hostiles d’attiser les « émeutes », notamment les Etats-Unis, ennemi juré de Téhéran, mais aussi d’autres nations occidentales comme le Royaume-Uni ou la France, ainsi que des groupes d’opposition en exil.
Depuis le début du mouvement de contestation, la justice a condamné à mort quatorze personnes en lien avec les manifestations, selon un décompte de l’AFP fondé sur des informations officielles. Parmi elles, quatre ont été exécutées, deux ont vu leur peine confirmée par la Cour suprême, six attendent de nouveaux procès et deux autres peuvent faire appel.
Des militants assurent qu’une dizaine d’autres personnes font face à des accusations passibles de la peine de mort.

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