Les soldats russes tués par la frappe ukrainienne à Makiivka trahis par leurs portables?
Un bombardement et des interrogations. Dimanche, aux premières minutes de l'année 2023, une frappe ukrainienne sur la ville de Makiïvka, dans la région de Donetsk, a fait au moins 89 morts parmi les soldats russes, soit la plus grosse perte pour Moscou depuis le début du conflit, le 24 février 2022.
Au lendemain de la frappe, les autorités russes avaient reconnu les pertes, mais le premier bilan de 63 morts s'est depuis alourdi, selon BFMTV.
Dans un communiqué publié ce mercredi par le Telegram du ministère russe de la Défense, le général Sergueï Sevrioukov indique que pour le moment, "une commission mène l'enquête sur les circonstances" de cette attaque. Cependant, selon lui, le comportement même des soldats russes à permis aux drones ukrainiens de repérer leur emplacement.
"Mais il est déjà évident que la cause principale (...) est l'allumage et l'utilisation massive par le personnel de téléphones portables à portée des armes ennemies, contrairement à l'interdiction", explique ainsi le général. En cette nuit du Nouvel an, de nombreux soldats russes auraient en effet cherché à joindre leurs familles.
"Ce facteur a permis à l'ennemi de localiser et de déterminer les coordonnées de l'emplacement du personnel militaire pour une frappe de missile", ajoute-t-il.
Le communiqué indique également que les responsables reconnus coupables dans l'enquête seront traduits en justice et que des mesures ont été prises afin d'empêcher que des faits similaires ne se reproduisent.
Bâtiment bien trop vulnérable?
L'annonce de cette frappe a déclenché la colère côté russe, où de nombreux citoyens réclament justice. Si Vladimir Poutine n'a pas officiellement réagi à l'événement, de nombreuses personnalités politiques ont publiquement exprimé leur colère.
"Dix mois après le début de la guerre, il est dangereux et criminel de considérer l’ennemi comme un imbécile qui ne voit rien", a par exemple lancé Andrey Medvedev, vice-président de l’Assemblée législative de la ville de Moscou.
D'autant que l'utilisation des téléphones pourrait ne pas être la seule raison de ce bilan désastreux côté russe. Comme l'explique la BBC, les victimes, qui faisaient partie des 300.000 appelés de la mobilisation partielle voulue par Poutine, étaient logés dans une école professionnelle, un bâtiment vulnérable situé à proximité d'un entrepôt de munitions.
De son côté, le département des communications stratégiques des forces armées ukrainiennes a quant à lui affirmé que près de 400 soldats russes ont été tués à Makiïvka.