Quelles suites pour le mouvement des gilets jaunes?
Au
lendemain d'une grande journée de mobilisation, notamment à Paris où le cortège
a sombré dans la violence, les gilets jaunes poursuivent les actions
localement. Et se désolidarisent des casseurs.
/chapo
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Pavés
arrachés, vitrines explosées: la manifestation des gilets jaunes samedi sur les
Champs-Elysées a sombré dans la violence. Au total, 103
personnes ont été interpellées à Paris selon un nouveau bilan de la
préfecture. Dans toute la France, ce sont 106.301 manifestants qui ont été recensés contre 282.710 au
total samedi dernier à la même heure, selon Christophe Castaner qui a
décrit un "fort affaiblissement de la mobilisation".
Ce
dimanche matin, certains gilets jaunes poursuivaient pourtant la lutte sur les
barrages. Avec une motivation intacte et partout, le même message de
condamnation des violences de la veille.
Sur le rond-point de Villars, dans la Loire, des
dizaines de personnes se sont retrouvées pour un neuvième jour de
mobilisation consécutif. Certains ont même passé la nuit sur place dans un
campement improvisé. Dans une ambiance bon enfant: les manifestants restent
pour l'heure en dehors du trafic pour éviter tout blocage et se contentent de
distribuer des tracts. Un calme qui tranche avec les scènes de chaos de la
veille.
Sur
l'autoroute A7, à Orange, dans le Vaucluse, la détermination est la même. Un
barrage orchestré par une dizaine de gilets jaunes empêche toujours le passage
des véhicules, le tout dans une ambiance plutôt sereine.
Ici
le message est clair: Emmanuel Macron doit démissionner. "Il y en a marre,
Macron doit démissionner. On est là pour ça et on ne lâchera pas. Il peut y
avoir du vent, du brouillard, on ne lâchera pas", déclare Sébastien, qui
porte le gilet jaune.
"On
a élu un président pour qu'il nous représente or il ne nous représente
plus, il n'écoute pas le peuple" confie Louis, le porte-parole des manifestants
d'Orange.
300 personnes sont attendues pour prêter main forte aux
manifestants dans la journée.
De
son côté, le gouvernement, confronté à une grogne qui ne semble pas s'apaiser,
tente de montrer que le message est passé. Emmanuel Macron va lancer dès mardi
un Haut conseil pour le climat afin de
clarifier la politique énergétique de l'exécutif. Pas sûr que cela suffise pour
les gilets jaunes.
"On voit bien que les revendications des gilets
jaunes sont beaucoup plus larges: on nous parle des retraites, on nous parle du
pouvoir d'achat en général, certains réclament la destitution du président.
Apporter des réponses sur le terrain de la fiscalité écologique, on doute que
cela suffise", résume Thierry Arnaud, éditorialiste BFMTV.