Gilets jaunes: les violences sur les Champs-Élysées étaient-elles prévisibles et évitables?
Au lendemain
d'une nouvelle journée de mobilisation des gilets jaunes, au cours de laquelle
de nombreux casseurs, qui se sont mélangés aux manifestants, s'en sont pris aux
forces de l'ordre sur les Champs-Élysées, la célèbre avenue parisienne panse
ses plaies. Ce dimanche matin, l'heure était également au bilan et les
regards se sont tournés vers le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner
qui, lors d'une allocution ce samedi, avait expliqué qu'il était impossible
d'empêcher les manifestants de se rendre sur la "plus grande avenue du
monde."
Invitée sur le
plateau de BFMTV ce dimanche matin, Linda Kebab, déléguée nationale Unité
SGP Police FO, estime pourtant que les violences étaient "évitables."
"Une note des renseignements a été rendue publique, elle disait qu'il
y aurait des casseurs."
Pour
elle, il aurait fallu donner aux autorités le moyen "d'isoler les
casseurs avec les moyens juridiques qui existent, le code pénal ou le code de
procédure pénale, et de les bloquer avant qu’ils arrivent. Mais aucune
directive allant dans ce sens n'a été donnée."
Un avis partagé par Driss Aït Youssef, spécialiste
de la sécurité, qui assure que "les services territoriaux étaient au
courant de la possible présence de casseurs". Cependant, sécuriser une
avenue de la taille des Champs-Élysées reste une tâche ardue tant
"les points de sortie et d'entrée sont nombreux et de sa proximité avec
d'autres points sensibles dont l'Elysée et l'Assemblée nationale".