Le Qatar menace l’UE d’un « effet négatif » sur « la sécurité énergétique mondiale » après des accusations de corruption
lundi 19/décembre/2022 - 07:46
La diplomatie qatarie a envoyé un message on ne peut plus clair après les premières mesures prises par le Parlement européen, à la suite des révélations de corruption liée à l’émirat.
C’est une menace à peine voilée envoyée de Doha à Bruxelles. Dimanche 18 décembre, quelques heures avant que le Qatar organise la finale du Mondial de football, qui devait voir le sacre de l’Argentine face à la France, sa diplomatie envoyait un message on ne peut plus clair en réaction aux premières mesures prises par le Parlement européen après les révélations de corruption liée à l’émirat et concernant notamment l’ancienne vice-présidente de l’assemblée, la Grecque Eva Kaili. Cela pourrait avoir un « effet négatif » sur les discussions en cours sur la « sécurité énergétique mondiale », a prévenu un diplomate qatari dans un communiqué.
Le Qatar, qui a passé des accords d’approvisionnement en gaz avec l’Allemagne, l’Italie, la France et de nombreux pays de l’Union européenne (UE) pourrait-il fermer le robinet ?
Depuis le déclenchement de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février, l’Europe s’est lancée dans une course pour diversifier ses sources de gaz à travers la planète. Dans ce cadre, un défaut qatari lui serait très préjudiciable. Avant d’en arriver à cette extrémité, le Qatar tente de maintenir le dialogue et de se tenir à distance de l’affaire, qui secoue l’institution européenne depuis dix jours. « Nous rejetons fermement les allégations associant notre gouvernement à des fautes », a répété ce diplomate.
« Nous avons observé avec une grande inquiétude la condamnation sélective de notre pays cette semaine. Des informations inexactes divulguées aux médias par des personnes impliquées dans l’enquête ont cherché à manipuler l’opinion publique et à déformer les opinions des députés », a-t-il ajouté. Jeudi 15 décembre, six jours après la révélation de l’affaire et l’interpellation de quatre personnes, dont Eva Kaili, le Parlement a en effet adopté à une écrasante majorité une résolution où il se dit « consterné » par l’affaire de corruption, avec de l’argent issu, selon l’enquête en cours, du Qatar.