La Chine renonce à la stratégie zéro Covid pour tenter de relancer la croissance
vendredi 09/décembre/2022 - 09:21
L’économie subit les conséquences des trois années de la stricte politique sanitaire menée par Pékin contre le Covid-19. Cette année, la croissance devrait tourner autour des 3 %, contre plus de 8 % en 2021.
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Priorité à l’économie.
Près de trois ans après avoir placé le pays sous cloche au nom de la politique zéro Covid, la Chine abandonne cette stratégie. Deux fois par an, le bureau politique du Parti communiste chinois – composé de 25 dirigeants, réduits à 24 à la suite du 20e congrès national, cet automne – se réunit pour faire le point sur la situation économique : en juillet et en décembre. En juillet, le compte rendu insistait sur la nécessité de maintenir la « politique zéro Covid dynamique ». « L’émergence d’une épidémie doit immédiatement être placée sous de strictes [mesures de] prévention et de contrôle », précisaient alors les dirigeants.
Plus rien de tel dans le compte rendu publié mercredi 7 décembre. L’objectif est désormais d’« optimiser » et de « mieux articuler la prévention et le contrôle de l’épidémie avec le développement économique et social ».
L’expression « zéro Covid » a même purement et simplement disparu. Le même jour, la Commission nationale de la santé annonçait que la Chine mettait fin aux tests systématiques, que les personnes diagnostiquées positives allaient pouvoir être isolées à domicile et non plus envoyées dans des centres de quarantaine, que les confinements seraient limités aux personnes porteuses du virus et ne concerneront plus tout un quartier ou une ville entière.
De même, les tests cesseront d’être exigés lors de déplacements dans les transports en commun et entre les villes. Même si les tests restent nécessaires à l’entrée des écoles et des hôpitaux et si la Chine n’a pas totalement rouvert ses frontières, continuant notamment d’imposer une quarantaine de huit jours pour entrer sur son territoire, le changement avec la pratique actuelle est considérable. Alors que plus de 1 200 cadres auraient été sanctionnés depuis trois ans pour ne pas avoir pris les mesures suffisantes pour contrôler l’épidémie, c’est désormais la politique inverse qui est préconisée. Le bureau politique met en garde les responsables locaux contre « le formalisme, le bureaucratisme et l’usage arbitraire du pouvoir ».