L'Union européenne prévoit de rallonger sa liste noire contre l'Iran
vendredi 09/décembre/2022 - 09:15
L'Union européenne va de nouveau sanctionner l'Iran pour les violations des droits humains commises durant la répression des manifestations provoquée par la mort de Mahsa Amini et pour avoir fourni à la Russie des drones utilisés pendant la guerre en Ukraine, a annoncé, vendredi, une source diplomatique.
Nouveau train de sanctions contre Téhéran. L'UE va ajouter huit personnes et entités iraniennes à sa liste noire de mesures restrictives afin de sanctionner la fourniture à la Russie de drones utilisés contre l'Ukraine, a-t-on appris, vendredi 9 décembre, de sources diplomatiques à Bruxelles.
L'Union européenne va également ajouter 20 personnes et une entité iraniennes pour sanctionner les violations des droits humains commises dans ce pays durant la répression des manifestations provoquée par la mort d'une jeune kurde iranienne, Mahsa Amini, durant sa détention par la police des mœurs en septembre, a-t-on précisé de mêmes sources.
Ces nouvelles sanctions préparées à Bruxelles doivent être entérinées lundi au cours d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE puis publiées au Journal officiel pour entrer en vigueur.
Leur préparation avait été annoncée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en novembre, lors d'une conférence sur la sécurité organisée à Bahreïn, petit royaume du Golfe situé près des côtes iraniennes.
Déjà plusieurs sanctions
Début novembre, l'Iran a reconnu avoir fourni des drones à la Russie mais assuré que ces livraisons avaient eu lieu avant l'offensive en Ukraine.
Kiev et ses soutiens occidentaux accusent la Russie d'utiliser des drones de fabrication iranienne pour mener des attaques en Ukraine et considère que la prolifération de ces drones constitue "un risque pour la sécurité".
L'UE a déjà sanctionné par un gel des avoirs et une interdiction de visa le fabricant iranien de drones et trois hauts responsables militaires pour ces livraisons.
Les Occidentaux cherchent des preuves de la fourniture de missiles balistiques par l'Iran à la Russie.
L'UE continue, par ailleurs, à réagir contre la répression des manifestations en Iran. Elle a sanctionné, en novembre, 29 responsables iraniens, dont le ministre de l'Intérieur, et la chaîne publique Press TV, accusée d'avoir diffusé "les aveux forcés" de détenus.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé, vendredi, que son pays faisait preuve "de la plus grande retenue face aux émeutes" en réponse aux réactions indignées de pays européens après la première exécution d'un homme impliqué dans le mouvement de contestation.
Les autorités iraniennes ont fait état de plus de 200 morts au cours de ces manifestations et arrêté des milliers de personnes, parmi lesquelles 11 ont été condamnées à mort.