Covid-19 en Chine: après les manifestations, de nouvelles villes assouplissent leurs restrictions
Plusieurs villes chinoises, dont Urumqi, dans l'extrême ouest du pays, ont annoncé ce dimanche un assouplissement des restrictions liées au coronavirus, suivant l'exemple d'autres villes cette semaine.
Alors que la Chine s'efforce d'ajuster sa politique de "zéro Covid" après de violentes manifestations, Urumqi, la capitale de la région du Xinjiang, rouvrira les centres commerciaux, les marchés, les restaurants et d'autres lieux à partir de lundi, mettant ainsi fin à des mois de fermeture stricte, souligne BFMTV.
Les habitants de la ville de Zhengzhou, qui abrite la plus grande usine d'iPhone au monde et qui a été secouée le mois dernier par de violentes manifestations, n'auront plus à présenter les résultats d'un test de dépistage pour prendre les transports en commun, les taxis ou encore pour se rendre dans les "zones publiques".
Ces tests ne seront également plus nécessaires pour prendre les transports en commun à Shanghai, capitale économique, à Nanning, capitale de la province du Guangxi, ou encore à Wuhan, où la pandémie a débuté en 2019. Ces villes suivent ainsi l'exemple de Changdu et Tianjin ou encore de Shenzhen, dans le sud du pays.
Les autorités du district de Haizhu dans la ville de Guangzhou, où des heurts ont éclatés le mois dernier, ont fait savoir qu'il n'était plus nécessaire pour les personnes ne présentant pas de symptômes de se faire tester, à moins qu'elles n'appartiennent à certains groupes spéciaux, comme les travailleurs de la première ligne.
Samedi, à Pékin, les autorités ont déclaré que l'achat de médicaments contre la fièvre, la toux et le mal de gorge ne nécessitait plus d'enregistrement.
Limites de la politique "zéro Covid"
Fierté du président Xi Jinping, la politique du "zéro Covid" a atteint ses limites sur fond de net ralentissement économique et d'impatience de la population alors que le reste du monde s'est plus ou moins habitué à vivre avec le virus. Elle est à l'origine d'une vague de manifestations sans précédentdepuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012, et peut-être même depuis le soulèvement sur la place Tiananmen à Pékin en 1989, réprimé dans le sang.
Pour l'heure, les mesures d'assouplissement varient d'une région à l'autre. Mais le régime communiste devrait annoncer des changements en matière de dépistage à l'échelle nationale et autoriser les cas positifs et les contacts proches à s'isoler chez eux sous certaines conditions.
Malgré cet assouplissement, de nombreux experts estiment peu probable que la Chine n'entame une réouverture significative avant le mois de mars, étant donné la nécessité d'intensifier les vaccinations, en particulier au sein de sa population âgée.
"Même s'il y a de nombreux changements localement dans les politiques de Covid ces derniers temps, nous ne les interprétons pas comme un abandon par la Chine de la politique du 'zéro Covid'", a notamment déclaré Goldman Sachs dans une note dimanche.