Accord historique entre Vénézuéliens à Mexico, les États-Unis lâchent du lest
dimanche 27/novembre/2022 - 03:12
Un « second accord partiel de protection sociale du peuple » a pu être trouvé ce samedi 26 novembre à Mexico, entre le pouvoir et l'opposition vénézuéliennes. Et dans la foulée, les sanctions américaines pesant sur le secteur pétrolier du régime de Caracas ont commencé à être levées. Washington a autorisé le groupe pétrolier Chevron à reprendre partiellement ses activités d'extraction de pétrole dans le pays de Nicolás Maduro.
Par communiqué, le département du Trésor américain a décrété que le géant Chevron était autorisé à relancer en partie les activités de sa co-entreprise détenue au Venezuela, en partenariat avec Petróleos de Venezuela (PdVSA), à la condition que « PdVSA ne reçoive aucun revenu des ventes de pétrole réalisées par Chevron ».
Cette décision a été rendue après l'annonce d'un accord partiel entre le gouvernement du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) et l'opposition, au Mexique, et alors que les États-Unis cherchent des hydrocarbures de substitution compte tenu de la perte du brut russe, en raison des sanctions adoptées depuis la guerre en Ukraine.
Le dialogue inter-vénézuélien a repris vendredi à Mexico, tandis que Caracas accueille, depuis lundi, la reprise des négociations entre le gouvernement de Bogota et la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN). Le processus actuel a commencé en août 2021 au Mexique, mais M. Maduro l'avait suspendu deux mois plus tard.
À l'époque, le président vénézuélien, après des expériences déjà infructueuses en 2018 et 2019, entendait protester contre l'extradition aux États-Unis d'Alex Saab, un homme d'affaires vénézuélien proche du pouvoir et poursuivi pour blanchiment de capitaux. Les pourparlers sont restés interrompus pendant quinze mois.
Les représentants du décrié président Maduro ont annoncé l'accord à la mi-journée ce samedi. En mai, le gouvernement américain avait déjà permis à Chevron de « négocier les termes de potentielles futures activités au Venezuela », une première entorse à l'embargo sur le pétrole vénézuélien imposé par Washington en 2019.
Dans ces discussions, le numéro un de Caracas espérait donc la levée des sanctions économiques américaines sur son pays, et notamment de l'embargo sur les exportations de pétrole. L'opposition, elle, réclamait des solutions à la crise humanitaire, le respect des droits humains et des garanties pour des élections libres et observables.
En attendant d'en savoir plus, ce samedi, un haut responsable américain a qualifié l'accord, selon l'Agence France-Presse, d'étape importante dans la bonne direction. Ce dialogue constitue « un espoir pour toute l'Amérique latine » et « le triomphe de la politique », a pour sa part réagi le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard.