"Le front salafiste"... mélange d'idées de Qotb et de la doctrine d'El Banna
vendredi 23/novembre/2018 - 01:17
Le 30 septembre 2005, une affaire avait fait grand tapage. Le quotidien danois Jyllands-Posten publiait douze caricatures controversées du Prophète Mahomet (Paix et salut sur lui). L'une d'elles, notamment, montrait le Prophète coiffé d'un turban en forme de bombe et à la mèche allumée. D'autres journaux dans le monde les avait alors reproduites, dont le magazine norvégien "Magazienette" et le journal allemand "Die Welt", et très rapidement cette histoire avait embrasé le monde musulman.
Le groupe des Frères musulmans en Egypte ont, à leur tour, saisi l'occasion et appelé à boycotter les produits danois et ont également appelé à des manifestations dont l'objectif déclaré est de défendre le prophète - Paix et Salut sur lui - alors que celui non déclaré est de savoir l'ampleur de la réponse de la rue auxdites manifestations ainsi que la position des organes de sécurité quant à elles.
Toutefois, de nombreux oulémas salafiste, dont le salafiste Oussama El Qosi, ont des avis différents vis-à-vis des campagnes de boycott et des manifestations qu'avaient lancées les Frères. Pour ce, ils ont émis une fatwa jugeant que c'est harram et injuste de manifester, se basant ainsi sur des preuves à caractère salafiste. Pour leur part, les Frères musulmans ne pouvaient pas y répondre et ont eu recours à un groupe de jeunes de "Mansoura" et des villages limitrophes au Delta Masr appartenant au courant salafiste qotbi pour riposter à la fatwa du boycott. Les plus éminents de ces jeunes sont Khaled Said, Achraf Abdel Moneim, Hécham Kamal et Ahmed Mawlana. Les jeunes ont excellé dans leurs campagnes et créé dans la rue égyptienne "un avis salafiste" à l'opposé de l'avis qui jugeait illicite le boycott des produits danois et des manifestations et qui incitait au boycott, aux manifestations et aux activités fréristes. Au lendemain de la Révolution populaire du 25 janvier 2011, ces jeunes ont lancé ce qu'ils ont appelé "Le Front salafiste ».
Le front salafiste s’introduit-dans son premier communiqué - sur son compte officiel sur le réseau social comme suit: un Mouvement et un courant ou un groupe de pression comprenant de nombreux blocs salafistes dans de divers gouvernorats ainsi que des symboles indépendants du même courant. Malgré cette définition, le courant dominant au sein du front salafiste était du courant salafiste qotbi influencé par Abdel Meguid Al Chazli, le fondateur du groupe "Daawat Ahl Al Sunna wal djama'a à la renaissance de la nation ". Il était un des théoriciens les plus éminents de la doctrine de Sayyed Qotb et son frère Mohamed Qotb et a associé ses pensées à la doctrine salafiste, ce qui a contribué à l'émergence du courant qotbi au sein du salafisme.
Le front salafiste considère le salafisme qotbi et des expressions de Sayyed Qotb comme une doctrine. Pour eux, tout gouverneur est un tyran et tous les régimes du pouvoir non islamique sont des despotes.
Les activités du Front se basent sur l'histoire glorieuse du courant salafiste contre le despotisme, ce qui confirme la synchronisation "le Front salafiste s’est dissous au sein du Front" tout comme le groupe des Frères musulmans à l'opposé des Salafistes qui jugent illicites les manifestations et la formation des partis à l'exception d'Al Daawa Al-Salafiya qui a interdit l'action partisane avant le 25 janvier 2011.
Un peu plus tard, Al Daawa Al-Salafiya revient sur sa position argumentant ainsi l'action partisane et a fondé les partis Al Nour et "Al Fadila" à référence.
Les autres courants salafistes interdisent l'action partisane et toutes les formes qui en découlent dont la participation parlementaire. Mais, le "Front salafiste" ne se limite pas à soutenir les partis, va au-delà jusqu'à appuyer les manifestations. C'est ce qu'il a annoncé dans son communiqué d’introduction, et que pour atteindre ces objectifs, il opte pour "les manifestations et les sit-in pacifiques, le soutien aux partis islamiques et parfois l'alliance avec les partis non islamiques, encourage les colloques et les conférences au sens propre du terme qui accueillaient parfois des figures appartenant aux autres courants différents, tout comme il soutient les réseaux de la société civile, les familles universitaires, les organisations syndicales et des droits de l’homme, de même que les autres activités de la société civile".
La Front salafiste comprend nombre de bureaux dont essentiellement le bureau religieux présidé par Achraf Abdel Moneim et le bureau politique avec comme membre Ahmed Molana. Le porte parole du Front salafiste était le géologue Ahmed Molana. Le Front s’active dans les universités et les mosquées surtout dans le gouvernorat d’Al Daqahliya et les autres gouvernorats adjacents au Delta.
Le recrutement des enfants
Le Front avait également une activité sociale et de prédication, pour ainsi se propager encore davantage dans les mosquées et former les enfants aux programmes salafistes du Front. Le but était de préparer les petits pour les recruter à leur bas âge.
Le Front avait des plans pour un certain nombre d'activités et de manifestations, dont "le sit-in d'Abbassiya" en face du ministère égyptien de la Défense et près de l'Université d'Ain Chams, en collaboration avec le Mouvement "Hazemoun" formé des partisans de Hazem Abou Ismaïl. L'objectif derrière ce sit-in était de voir le Conseil militaire renoncer au pouvoir en faveur du conseil présidentiel. Les forces de sécurité ont réussi à disperser ce sit-in le 2 mai 2012.
Le Front salafiste a refusé d'appuyer Abou Ismaïl à l'élection présidentielle, annonçant son soutien au candidat démissionnaire des Frères, Abdel Monem Aboul Fotouh, lors du premier tour des élections. Tandis qu'au second tour, le Front salafiste a annoncé soutenir le candidat des Frères, Mohamed Morsi.
Le Front a pris part à une grande manifestation sur la Place Tahrir le 29 juillet 2012, appelée par les médias "Le vendredi de Qandhar", puisqu'elle se limitait aux mouvements islamiques. Le Front salafiste a également pris part aux sit-in de Rabaa et d'Annahda, le 28 juin 2013. Mais ses membres se focalisaient surtout sur la place Annahda en face de l'Université du Caire.
Le Front salafiste a intégré l'entité formée par les Frères et qui était connue sous le nom "L'Alliance d'appui à la légitimité", créée le 27 juillet 2013 et qui visait le retour du président Frère déchu, Mohamed Morsi. Cette Alliance a appelé à une soi-disant "révolution des jeunes musulmans" sur toutes les places d'Egypte, le 28 novembre 2014. Ces appels n'ont toutefois pas eu d'échos.
Les organes de sécurité ont arrêté de nombreux leaders du "Front salafiste" accusés d'avoir incité à la violence et aux manifestations, alors que le coordinateur général du Front, Khaled Saïd s'installait en Turquie puis en Syrie et ensuite en Libye. Pendant la période d'arrestation de nombreux leaders du Front dans le cadre du procès numéro 682 de l'année 2014 connu médiatiquement sous le nom de "Front salafiste" dont les principaux accusés sont le professeur au département de critique et de rhétorique à la Faculté d'études islamiques, un certain nombre de ses leaders dans les prisons ont émis des idées allant de pair avec ce qu'avait lancé le président de la commission religieuse du Front salafiste dans son livre "Dialogues chauds derrière les barreaux froids" dans lequel il a abordé les idées des membres de Daech en prison. En avril 2016, le Parquet de sûreté de l'Etat a ordonné d'acquitter le membre du bureau politique du Front salafiste Ahmed Mowlana, Magued Ahmed, et Mohamed Abdel Rahmane qui étaient accusés dans le procès connu sous le nom de "Front salafiste". En novembre 2016, la Cour pénale du Caire a ordonné l'acquittement de 13 accusés parmi les membres du "Front salafiste", tout en prenant des mesures préventives. Ils étaient accusés d'avoir dirigé et formé des groupes contrairement aux dispositions de la loi, d'avoir appelé à la subversion et d'entraver à la Constitution.
Le groupe des Frères musulmans en Egypte ont, à leur tour, saisi l'occasion et appelé à boycotter les produits danois et ont également appelé à des manifestations dont l'objectif déclaré est de défendre le prophète - Paix et Salut sur lui - alors que celui non déclaré est de savoir l'ampleur de la réponse de la rue auxdites manifestations ainsi que la position des organes de sécurité quant à elles.
Toutefois, de nombreux oulémas salafiste, dont le salafiste Oussama El Qosi, ont des avis différents vis-à-vis des campagnes de boycott et des manifestations qu'avaient lancées les Frères. Pour ce, ils ont émis une fatwa jugeant que c'est harram et injuste de manifester, se basant ainsi sur des preuves à caractère salafiste. Pour leur part, les Frères musulmans ne pouvaient pas y répondre et ont eu recours à un groupe de jeunes de "Mansoura" et des villages limitrophes au Delta Masr appartenant au courant salafiste qotbi pour riposter à la fatwa du boycott. Les plus éminents de ces jeunes sont Khaled Said, Achraf Abdel Moneim, Hécham Kamal et Ahmed Mawlana. Les jeunes ont excellé dans leurs campagnes et créé dans la rue égyptienne "un avis salafiste" à l'opposé de l'avis qui jugeait illicite le boycott des produits danois et des manifestations et qui incitait au boycott, aux manifestations et aux activités fréristes. Au lendemain de la Révolution populaire du 25 janvier 2011, ces jeunes ont lancé ce qu'ils ont appelé "Le Front salafiste ».
Le front salafiste s’introduit-dans son premier communiqué - sur son compte officiel sur le réseau social comme suit: un Mouvement et un courant ou un groupe de pression comprenant de nombreux blocs salafistes dans de divers gouvernorats ainsi que des symboles indépendants du même courant. Malgré cette définition, le courant dominant au sein du front salafiste était du courant salafiste qotbi influencé par Abdel Meguid Al Chazli, le fondateur du groupe "Daawat Ahl Al Sunna wal djama'a à la renaissance de la nation ". Il était un des théoriciens les plus éminents de la doctrine de Sayyed Qotb et son frère Mohamed Qotb et a associé ses pensées à la doctrine salafiste, ce qui a contribué à l'émergence du courant qotbi au sein du salafisme.
Le front salafiste considère le salafisme qotbi et des expressions de Sayyed Qotb comme une doctrine. Pour eux, tout gouverneur est un tyran et tous les régimes du pouvoir non islamique sont des despotes.
Les activités du Front se basent sur l'histoire glorieuse du courant salafiste contre le despotisme, ce qui confirme la synchronisation "le Front salafiste s’est dissous au sein du Front" tout comme le groupe des Frères musulmans à l'opposé des Salafistes qui jugent illicites les manifestations et la formation des partis à l'exception d'Al Daawa Al-Salafiya qui a interdit l'action partisane avant le 25 janvier 2011.
Un peu plus tard, Al Daawa Al-Salafiya revient sur sa position argumentant ainsi l'action partisane et a fondé les partis Al Nour et "Al Fadila" à référence.
Les autres courants salafistes interdisent l'action partisane et toutes les formes qui en découlent dont la participation parlementaire. Mais, le "Front salafiste" ne se limite pas à soutenir les partis, va au-delà jusqu'à appuyer les manifestations. C'est ce qu'il a annoncé dans son communiqué d’introduction, et que pour atteindre ces objectifs, il opte pour "les manifestations et les sit-in pacifiques, le soutien aux partis islamiques et parfois l'alliance avec les partis non islamiques, encourage les colloques et les conférences au sens propre du terme qui accueillaient parfois des figures appartenant aux autres courants différents, tout comme il soutient les réseaux de la société civile, les familles universitaires, les organisations syndicales et des droits de l’homme, de même que les autres activités de la société civile".
La Front salafiste comprend nombre de bureaux dont essentiellement le bureau religieux présidé par Achraf Abdel Moneim et le bureau politique avec comme membre Ahmed Molana. Le porte parole du Front salafiste était le géologue Ahmed Molana. Le Front s’active dans les universités et les mosquées surtout dans le gouvernorat d’Al Daqahliya et les autres gouvernorats adjacents au Delta.
Le recrutement des enfants
Le Front avait également une activité sociale et de prédication, pour ainsi se propager encore davantage dans les mosquées et former les enfants aux programmes salafistes du Front. Le but était de préparer les petits pour les recruter à leur bas âge.
Le Front avait des plans pour un certain nombre d'activités et de manifestations, dont "le sit-in d'Abbassiya" en face du ministère égyptien de la Défense et près de l'Université d'Ain Chams, en collaboration avec le Mouvement "Hazemoun" formé des partisans de Hazem Abou Ismaïl. L'objectif derrière ce sit-in était de voir le Conseil militaire renoncer au pouvoir en faveur du conseil présidentiel. Les forces de sécurité ont réussi à disperser ce sit-in le 2 mai 2012.
Le Front salafiste a refusé d'appuyer Abou Ismaïl à l'élection présidentielle, annonçant son soutien au candidat démissionnaire des Frères, Abdel Monem Aboul Fotouh, lors du premier tour des élections. Tandis qu'au second tour, le Front salafiste a annoncé soutenir le candidat des Frères, Mohamed Morsi.
Le Front a pris part à une grande manifestation sur la Place Tahrir le 29 juillet 2012, appelée par les médias "Le vendredi de Qandhar", puisqu'elle se limitait aux mouvements islamiques. Le Front salafiste a également pris part aux sit-in de Rabaa et d'Annahda, le 28 juin 2013. Mais ses membres se focalisaient surtout sur la place Annahda en face de l'Université du Caire.
Le Front salafiste a intégré l'entité formée par les Frères et qui était connue sous le nom "L'Alliance d'appui à la légitimité", créée le 27 juillet 2013 et qui visait le retour du président Frère déchu, Mohamed Morsi. Cette Alliance a appelé à une soi-disant "révolution des jeunes musulmans" sur toutes les places d'Egypte, le 28 novembre 2014. Ces appels n'ont toutefois pas eu d'échos.
Les organes de sécurité ont arrêté de nombreux leaders du "Front salafiste" accusés d'avoir incité à la violence et aux manifestations, alors que le coordinateur général du Front, Khaled Saïd s'installait en Turquie puis en Syrie et ensuite en Libye. Pendant la période d'arrestation de nombreux leaders du Front dans le cadre du procès numéro 682 de l'année 2014 connu médiatiquement sous le nom de "Front salafiste" dont les principaux accusés sont le professeur au département de critique et de rhétorique à la Faculté d'études islamiques, un certain nombre de ses leaders dans les prisons ont émis des idées allant de pair avec ce qu'avait lancé le président de la commission religieuse du Front salafiste dans son livre "Dialogues chauds derrière les barreaux froids" dans lequel il a abordé les idées des membres de Daech en prison. En avril 2016, le Parquet de sûreté de l'Etat a ordonné d'acquitter le membre du bureau politique du Front salafiste Ahmed Mowlana, Magued Ahmed, et Mohamed Abdel Rahmane qui étaient accusés dans le procès connu sous le nom de "Front salafiste". En novembre 2016, la Cour pénale du Caire a ordonné l'acquittement de 13 accusés parmi les membres du "Front salafiste", tout en prenant des mesures préventives. Ils étaient accusés d'avoir dirigé et formé des groupes contrairement aux dispositions de la loi, d'avoir appelé à la subversion et d'entraver à la Constitution.