En Syrie et en Irak, les frappes turques suscitent la colère des Kurdes
lundi 21/novembre/2022 - 04:36
À travers l'Europe, les communautés Kurdes ont manifesté ce dimanche, contre les frappes aériennes menées par la Turquie ce weekend, dans des zones du nord de la Syrie et d'Irak, contrôlées par les forces kurdes.
Selon Ankara, le PKK et les Forces démocratiques syriennes (FDS) sont derrière l'attentat d'Istanbul du 13 novembre, qui a fait 6 morts et 81 blessés. Mais le profil de la suspecte qui aurait déposé la bombe dans l'avenue Istiqlal, interroge. La jeune femme syrienne aurait échangé deux fois par téléphone avec un membre du MHP, parti d'extrême droite alliée de l'AKP, ouvrant la voie à diverses hypothèses sur les commanditaires de l'attaque.
Les groupes Kurdes de Syrie et d'Irak, pointés du doigt, ont pour leur part rapidement nié toute implication.
"L'heure des comptes a sonné!" avait toutefois twitté le ministère turc de la Défense, dès le lancement des frappes dans la nuit de samedi à dimanche, visant sans les citer les groupes kurdes. L'opération, baptisée "Griffe Epée", a pour objectif d'"éliminer les attaques terroristes du nord de l'Irak et de la Syrie, assurer la sécurité des frontières et d'éliminer le terrorisme à sa source", a affirmé le ministère turc de la Défense, dans un communiqué.
"Le bombardement turc de nos zones menace la région entière"a pour sa part réagi le commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi, sur Twitter. "Ce bombardement ne sert aucun parti. Nous faisons tout pour éviter une catastrophe majeure. Si la guerre éclate, tout le monde sera affecté" a-t-il regretté.
Près de 25 frappes aériennes ont été effectuées par l'armée turque dans les provinces syriennes de Raqa et Hassaké (nord-est) et d'Alep (nord), faisant au moins neuf morts dans les rangs des forces kurdes et six morts dans ceux du régime syrien, et en blessant 31 autres selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.