Guerre en Ukraine : Macron va demander à la Chine et à l’Inde de faire pression sur la Russie

Le président français Emmanuel Macron va demander mardi 15 novembre à son homologue chinois Xi Jinping de « faire pression » sur la Russie pour qu’elle revienne à la table des négociations dans le conflit en Ukraine, a indiqué ce lundi la présidence française.
Il va dire au dirigeant chinois, qu’il rencontrera en marge du sommet du G20 à Bali en Indonésie, que leur intérêt mutuel « est de faire pression sur la Russie pour qu’elle retourne à la table des négociations et respecte le droit international », a relevé la présidence française, indique le Huffpost.
Emmanuel Macron va essayer de le « convaincre », tout comme le Premier ministre indien Narendra Modi qu’il verra mercredi, que « la poursuite de la guerre n’est pas une bonne chose même de leur point de vue », a-t-elle ajouté. « Quelles que soient les divergences, la Chine ne peut pas voir d’un bon œil la montée des tensions et de l’instabilité », a-t-elle souligné.
« Pas de division au G20 »
La Chine et l’Inde n’ont pas condamné l’offensive russe en Ukraine lancée le 24 février et restent réticents, tout comme nombre de pays du Sud, dont l’Indonésie, à critiquer Moscou. Xi Jinping a toutefois dit ce lundi à son homologue américain, Joe Biden, que Pékin était « profondément préoccupé »par le conflit en Ukraine.
« L’objectif est d’avoir une pression continue et par cercles concentriques sur la Russie et donc de ne jamais laisser de gens pouvoir dire que ce n’était pas leur problème, et qu’ils pouvaient ou aider un effort de guerre ou rester indifférents », a souligné un haut responsable de l’Élysée.
Le G20 doit rester uni sur cette question, a-t-il aussi insisté. « Ce qui importe, c’est qu’il n’y ait pas de divisions au G20 » et que ce qui « nourrit la division soit traité au G20 », a-t-il martelé.
Pas de déclaration commune à l’issue du G20
Emmanuel Macron a ainsi dîné lundi soir avec les dirigeants de trois pays du G20, le sud-africain Cyril Ramaphosa, l’argentin Alberto Fernandez et le chef de la diplomatie mexicaine Marcel Ebrard afin de « renforcer la coalition des partenaires du Sud sur la nécessaire désescalade et la paix » en Ukraine, a précisé l’Élysée.
Les présidents rwandais Paul Kagamé, sénégalais Macky Sall et le Premier ministre cambodgien Hun Sen étaient également présents. « Les partenaires ont appelé à un sommet du G20 de solidarité face aux répercussions profondes de la guerre sur le plan économique, alimentaire et énergétique », a ajouté la présidence française.
Il n’y aura pas de déclaration commune à l’issue du sommet condamnant la guerre en Ukraine, parce que la Russie, membre du G20, s’y opposera, a-t-il estimé. Il faudra néanmoins qu’il y ait « une prise de conscience de tous et une dynamique qui permette d’accroître la pression », a-t-il dit.
Poutine grand absent du sommet
Le président français va par ailleurs « continuer » à parler avec son homologue russe Vladimir Poutine, grand absent du sommet, et l’appellera après cette réunion.
« Il y a une série de tensions et un isolement que (le président Macron) déplore et qui est une des causes de ce choix » de Vladimir Poutine de ne pas venir, a relevé l’Élysée. L’absence du président Poutine est peut-être aussi dictée par « des tensions internes assez fortes » et donc « une volonté de rester chez soi », a esquissé l’Élysée.