Kiev accuse la Russie d'avoir détruit une importante centrale électrique à Kherson avant son retrait

Une nouvelle infrastructure énergétique visée par la Russie. L'opérateur national ukrainien Ukrenergo a affirmé lundi que la Russie a détruit une centrale électrique clef à Kherson avant le retrait de ses troupes de la ville et de la rive droite du Dniepr la semaine dernière.
"La centrale énergétique qui fournissait l'électricité pour l'ensemble de la rive droite dans la région de Kherson et une partie importante de la région de Mykolaïv est pratiquement détruite", a écrit le président d'Ukrenergo Volodymyr Koudrytsky sur Facebook, ajoutant qu'il s'agissait d'une des "conséquences de la peur impuissante des occupants avant leur fuite", selon BFMTV.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dit envisager "le début de la fin de la guerre" après la reprise de Kherson, une ville d'importance majeure dans le Sud de l'Ukraine où il a effectué lundi une visite surprise, trois jours après l'entrée des forces ukrainiennes.
Retrait forcé face à la pression ukrainienne
Le Kremlin a de son côté continué d'affirmer que Kherson, officiellement annexée en septembre au même titre que la région du même nom, appartenait à la Russie bien que ses troupes aient dû l'abandonner.
"Nous ne commenterons pas, vous savez bien que c'est le territoire de la Fédération de Russie", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Les forces russes ont été contraintes de se retirer la semaine dernière de Kherson après huit mois d'occupation, laissant le champ libre aux soldats ukrainiens pour entrer vendredi dans la ville.
Kherson avait été la première grande ville et le seul centre régional à tomber après l'invasion russe déclenchée fin février. Le retrait forcé des troupes de Moscou face à la pression de la contre-offensive ukrainienne a constitué un camouflet pour le président russe Vladimir Poutine, qui avait ordonné la mobilisation de 300.000 réservistes en septembre.
Les infrastructures énergétiques ciblées
"Les mois à venir seront difficiles" pour l'Ukraine, a toutefois averti le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
"Nous ne devons pas commettre l'erreur de sous-estimer la Russie" a-t-il déclaré à La Haye, estimant que "l'objectif de Poutine est de laisser l'Ukraine froide et sombre cet hiver".
L'armée russe a mené ces dernières semaines plusieurs vagues de frappes massives de missiles et drones kamikazes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes.
Dans son allocution quotidienne, Volodymyr Zelensky a accusé dimanche soir les forces russes d'avoir commis des "atrocités" à Kherson comme dans les autres régions libérées précédemment. Il a affirmé que 400 "crimes de guerre" russes avaient été documentés à ce stade, sans préciser s'ils concernaient uniquement la région de Kherson.
Lundi, le service de renseignement ukrainien a annoncé avoir arrêté à Kherson un militaire russe "déguisé en civil", alors que les craintes sont fortes que des soldats de Moscou soient toujours présents dans la ville.