Publié par CEMO Centre - Paris
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Allocution du Président Al-Sissi à la "COP27" à Charm Al-Cheikh

mardi 08/novembre/2022 - 04:52
La Reference
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Au Nom d'Allah le Miséricordieux 

 

Vos Majestés, Excellences et Altesses... 

 

Mesdames et messieurs, 

 

Je voudrais tout d'abord vous souhaiter la bienvenue en Égypte, que je souhaite que vous considériez tous comme votre deuxième pays qui a le plaisir de vous accueillir, et se réjouit de votre présence sur ses terres, en s'intéressant à travailler avec vous afin de promouvoir les valeurs de la coopération, et le travail en commun dans divers domaines. 

 

Nous nous réunissons aujourd'hui pour discuter de l'un des problèmes mondiaux les plus importants et les plus urgents, à savoir la lutte contre le changement climatique, à travers les travaux de la vingt-septième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), qui se tient dans sa session actuelle à "Charm Al-Cheikh",  la ville de la paix et la première ville égyptienne, qui connaît son chemin vers une transformation verte, à laquelle les yeux et les esprits des millions de personnes dans le monde se rapportent, pour suivre les débats et les résultats de notre conférence, contribuer à transformer le destin des millions de personnes pour le mieux et créer un environnement propre, durable, un climat plus réactif aux besoins des populations et conditions favorables pour la vie, le travail, le développement sans porter atteinte aux ressources de notre monde, qui doivent être évoluées, investies et rendues plus durables. 

 

Les millions de personnes qui nous suivent aujourd'hui, comme c’était le cas au sommet de l'année dernière, parmi les femmes, les hommes, les jeunes et les enfants, les agriculteurs, les travailleurs et les propriétaires d'entreprises, des personnes de toutes les parties de notre planète, partagent les mêmes destin et objectif. 

Certains d'entre eux sont à l'extérieur de ces salles et devant des écrans, ils nous demandent des questions difficiles, mais nécessaires, des questions que nous devons nous poser, avant qu'elles ne nous soient adressées. Sommes-nous plus près aujourd'hui d'atteindre nos objectifs qu'il y a un an ? 

Avons-nous été capables, au cours de l'année écoulée, d'assumer nos responsabilités de leaders mondiaux, face aux problèmes les plus dangereux et les plus influents du siècle ? La question la plus importante que nous devons nous poser est la suivante : les objectifs que nous aspirons à atteindre, sont-ils possibles ? 

 

Sans aucun doute, il n'est pas impossible, à condition d’avoir une réelle volonté et une intention sincère, de promouvoir une action climatique commune et de traduire les résultats de nos réunions en une réalité tangible. Je suis sûr que vous êtes là aujourd'hui, pour répondre à ces questions et aux préoccupations des millions de personnes dans le monde, qui souffrent plus que jamais de l'accélération des catastrophes climatiques, devenant plus en plus graves, comme jamais auparavant, partout sur notre planète. À peine une catastrophe s'était-elle terminée quelque part, jusqu'à ce qu'un autre commence ailleurs, laissant derrière elle des milliers de victimes, de blessés et de déplacés, causant des milliards de pertes matérielles, comme si le monde est devenu le théâtre d'une manifestation continue de la souffrance humaine dans ses formes les plus cruelles. 

 

Et là, il faut s'arrêter, pour poser une question urgente : n'est-il pas temps de mettre fin à ces souffrances ? 

 

Vos Majestés, Excellences et Altesses, 

 

Ce que notre monde en a besoin aujourd'hui, pour surmonter la crise climatique actuelle et atteindre nos accords, comme les objectifs de "l'Accord de Paris", va au-delà des simples slogans et mots. Ce que nos peuples attendent de nous aujourd'hui, c'est une mise en œuvre rapide, efficace et juste, des mesures réelles et tangibles pour réduire les émissions et renforcer la capacité de s'adapter aux conséquences du changement climatique et fournir le financement nécessaire pour les pays en développement, qui souffrent plus que d'autres de la crise climatique actuelle. Ainsi, nous avons tenu à nommer ce sommet : « Le Sommet de la mise en œuvre », et c'est l'objectif autour duquel tous nos efforts doivent tourner. 

 

Malgré tous les défis, que nous avons affronté récemment, et nous y sommes toujours confrontés, outre, les éléments qui incitent le doute et l'incertitude quant à notre capacité à accéder aux objectifs de "l'Accord de Paris" et à la protection de notre planète d'un avenir où la hausse de température atteindra deux degrés et demi, voire trois degrés Celsius. Pourtant, il existe d'autres preuves et facteurs qui nous appellent à garder espoir dans la capacité de l'humanité, à créer un meilleur avenir pour les générations futures, qui ne doivent pas supporter les conséquences d'erreurs qu'elles n'ont pas commises. Il y a des peuples qui ont devenu plus conscients de l'ampleur du défi et des exigences pour y faire face, du prix élevé de l'inaction ou de la retraite. 

 

Il y a aussi de l'espoir pour les gouvernements qui savent ce qu'ils doivent faire et qui s'y efforcent déjà selon leurs capacités, dans une entreprise mondiale et société civile, qui ont acquis les outils qui les qualifient pour jouer des rôles importants dans ce contexte. 

 

En Égypte, nous avons mis à nos esprits des objectifs ambitieux exprimés dans la "Stratégie nationale de l'Égypte pour faire face au changement climatique". 

 

Nous travaillons avec diligence pour accélérer le rythme de la transformation verte, en élargissant la dépendance aux énergies renouvelables et aux transports propres, en prenant des mesures concrètes pour provoquer une transformation structurelle dans les lois, la législation et les mécanismes de travail du gouvernement, qui contribuent à promouvoir les investissements verts. 

 

Peut-être que le programme national d'investissement dans les projets d'eau, d'énergie et d'alimentation "Nofi", que l'Égypte a récemment lancé, est une incarnation de cette ambition, et de cette tendance. 

 

Ce que l'Égypte témoigne aujourd'hui d’une transition vers une économie verte à faibles émissions dans tous les domaines, est une traduction pratique de ce que nous appelons et proclamons, de la nécessité d'une mise en œuvre effective sur le terrain et la meilleure preuve que l’espoir de victoire sur le défi du changement climatique est toujours là, tant qu’il y a une volonté et une détermination. 

 

Peut-être conviendrez-vous avec moi que si nous voulons vraiment aller ensemble vers un avenir dans lequel nous pouvons garantir que les températures resteront à un niveau inférieur à deux degrés Celsius et si nous sommes déterminés à créer un avenir pour tous et par tous; Il est de mon devoir de vous avouer certaines préoccupations dont on doit ni les ignorer ni les oublier, à savoir que notre capacité, en tant que communauté internationale à avancer de manière unie et cohérente vers la mise en œuvre de nos engagements et promesses, conformément à "l'Accord de Paris", dépend du degré de la confiance que nous pouvons instaurer entre nous. 

 

Dès lors, il est nécessaire que tous les partis des pays en développement ressentent, notamment sur notre continent africain, que leurs priorités sont prises en compte et entendues et qu'ils assument leurs responsabilités, dans la mesure de leurs capacités et de ce qu’ils obtiennent du soutien et du financement appropriés, conformément au principe de la responsabilité partagée des charges variables, ce qui leur donne un degré de satisfaction à l'égard de leur position dans cet effort mondial, pour faire face au changement climatique. 

 

Cela ne pourra se faire qu'en créant un climat de confiance mutuelle stimulant et propice à un travail plus constructif, mais aussi sans que les pays développés prennent des mesures sérieuses supplémentaires pour tenir leurs engagements en matière de financement climatique, soutenir les efforts d'adaptation et traiter la question des pertes et des dommages résultant du changement climatique dans les pays en développement et les pays les moins avancés, d'une manière qui assure la formulation de voies pratiques, réalisant une transition équilibrée vers une économie verte, en tenant compte des circonstances et des conditions de ces pays. 

 

Vos Majestés, Excellences et Altesses, 

 

Votre présence aujourd'hui est, en soi, une confirmation de l'intérêt que vous portez à votre action envers le climat mondial, que, je l'espère, se reflétera, en accord avec les positions de vos pays et avec le titre de notre sommet qui est « la mise en œuvre ». Aujourd'hui, je vous demande que vos messages au monde - qui attend beaucoup de nous - soient clairs et incluent des étapes spécifiques, pour mettre en œuvre les engagements et les promesses. 

 

Je vous suggère, d’annoncer plus de contributions déterminées au niveau national, hausser l'ambition de vos stratégies de réduire les émissions et lancer des initiatives ambitieuses et efficaces, rassemblant tous les acteurs autour des objectifs clairs dans l'adaptation, le financement et le suivi de la mise en œuvre des initiatives qui ont été lancées au passé, en rejoignant les nouvelles, que l'Égypte a l'intention de les lancer durant la conférence. 

Il s’agit surtout que vos conseils à vos négociateurs, qui se préparent maintenant pour entamer deux semaines de négociations importantes, portent sur la flexibilité, la confiance et le consensus pour obtenir les résultats, dont je sais que vous, en tant que dirigeants mondiaux, souhaitez les atteindre pendant cette conférence. 

 

L'espoir à propos duquel je vous parle aujourd’hui, n’est pas celui de l'aspiration, mais plutôt l'espoir de l'action et la capacité d’agir, au cours de l'année passée un certain nombre de nos pays ont pu être des modèles lumineux pour ce travail, ayant la capacité de mettre en œuvre de les engagements, malgré toutes les difficultés. 

Je vous invite, à partir d'ici, à suivre ces modèles et à ne laisser aucun facteur, à réduire notre détermination ou affaiblir notre capacité à relever le défi du changement climatique qui ne reculera ni ne s'arrêtera sans notre intervention. 

 

Vos Majestés, Excellences et Altesses, 

 

Nous manquons de temps et la fin de cette décennie décisive n'est plus que dans quelques années. Nous devons l'utiliser pour gagner cette bataille, de la manière dont nous voulons et sommes satisfaits. C’est le moment d'agir et de mettre en œuvre, il n'y a pas de place pour reculer ou invoquer des défis pour justifier cela, car manquer l'occasion, c'est gaspiller l'héritage des générations futures, de nos fils et petits-fils. 

 

J'ai confiance en votre sagesse et en votre conscience, pour ce moment fatidique de la vie de notre planète, je sais que nous sommes tous digne de la responsabilité qui nous a été confié d'aller maintenant ensemble, vers la "mise en œuvre" et rien que la "mise en œuvre". 

 

Merci à vous tous. 

 

Je nous souhaite une session fructueuse et réussie 

 

Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur vous
"