Publié par CEMO Centre - Paris
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Remis en liberté, Tariq Ramadan pense avoir été détenu pour des «raisons politiques»

jeudi 22/novembre/2018 - 01:19
La Reference
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Sur les réseaux sociaux, l'intellectuel musulman clame son innocence et affirme que son état de santé s'est dégradé pendant sa détention.

Sans fioriture, le texte est court et très offensif. «J’ai été maintenu en prison pour des raisons politiques», a écrit mardi matin sur Facebook l’intellectuel musulman Tariq Ramadan, mis en examen pour trois viols en France et en Suisse. Pour sa première intervention publique depuis sa remise en liberté en fin de semaine dernière, Ramadan a choisi les réseaux sociaux où ses soutiens sont très actifs.

Outre cette mise en cause de la justice française, il clame, sans surprise, n’avoir rien à se reprocher. «Je suis innocent de toutes les accusations portées à mon égard et je continuerai à me battre pour défendre ma dignité et mon honneur», soutient-il. Il parle également d’un «lynchage médiatique» à son encontre. Par ailleurs, il enjoint à ses supporteurs, comme il l’avait fait au déclenchement de cette affaire, «d’éviter les commentaires injurieux, les insultes et les menaces à l’égard des plaignantes et de ceux qui les soutiennent.» 

Depuis les premières plaintes déposées à l’automne 2017, un climat empoisonné règne effectivement dans cette affaire. Une bataille féroce a lieu sur les réseaux sociaux où les accusatrices de Ramadan reçoivent insultes et menaces.

Souffrant depuis 2014 d’une sclérose en plaques, Tariq Ramadan affirme que son état de santé s’est singulièrement dégradé pendant son incarcération. Pendant ses neuf mois et demi de détention, sa famille a régulièrement fait savoir que l’administration pénitentiaire ne prodiguait pas les soins nécessaires à Ramadan. «Ma santé s’est tellement détériorée durant la détention que je suis obligé désormais dans l’obligation de suivre un lourd traitement», affirme-t-il.

Contacté par Libération, Me Eric Morain, l’avocat de «Christelle», la deuxième femme à avoir porté plainte contre Ramadan déplore l’attitude du théologien : «La dialectique du complot politique est éculée et ne sert qu’à rassurer ses soutiens et à occulter ce qui est dérangeant.»

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