Publié par CEMO Centre - Paris
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Le financement libyen des gardes-côtes italiens contesté

vendredi 28/octobre/2022 - 09:30
La Reference
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Les organisations dénoncent les conditions sinistres dans lesquelles vivent des milliers de migrants en Libye, dont certains sont « torturés, victimes d’esclavage ou de sévices sexuels ». Et cela vec des finacements de l’Italie

Un article de France Info avec l’AFP

Les ONG tirent la sonnette d’alarme. Quarante organisations humanitaires, dont Save the Children et Amnesty International, ont exhorté mercredi 26 octobre l’Italie à abroger un accord controversé signé avec la Libye pour empêcher les traversées de bateaux de migrants vers l’Europe. Cet appel a été passé via un communiqué commun cité notamment par le média spécialisé Infomigrants sur son site (article en anglais).

En vertu de l’accord de 2017 signé avec le soutien de l’Union européenne, l’Italie contribue au financement, à la formation et à l’équipement des gardes-côtes libyens, qui interceptent ensuite les migrants en Méditerranée et les renvoient de force vers la Libye.

Une situation de « Far West »

« L’Europe, défenseur des droits humains, ne doit en aucun cas conclure un accord avec un pays […] dans lequel les migrants sont torturés, victimes d’esclavage ou de sévices sexuels », a déclaré Claudia Lodesani, responsable de Médecins sans frontières (MSF) en Italie, lors d’une conférence de presse à Rome.

Les militants affirment que près de 100 000 personnes ont été interceptées de cette manière en cinq ans. Beaucoup se seraient retrouvées dans des centres de détention libyens, comparés par le pape François à des camps de concentration. Les critiques déplorent un manque de responsabilité, sans transparence sur les bénéficiaires des fonds européens, tandis que les ONG dénoncent une situation de « Far West », avec des milices armées se faisant passer pour les gardes-côtes libyens.

L’Italie durcit sa ligne

L’appel lancé par 40 organisations, dont MSF, appelle à une action urgente du nouveau gouvernement italien d’extrême droite, qui a prêté serment ce week-end. Si Rome ne met pas fin à l’accord d’ici au 2 novembre, il sera automatiquement renouvelé pour trois ans. Dans son discours d’investiture devant le Parlement, la nouvelle présidente du Conseil italien Giorgia Meloni s’est engagée mardi à adopter une ligne encore plus dure sur l’immigration clandestine transitant par bateau.

L’Italie est depuis longtemps sur la ligne de front des migrations, accueillant chaque année sur son territoire des dizaines de milliers de personnes qui tentent la traversée la plus meurtrière au monde. En réaction, le pays avait conclu de nombreux accords dans les années 2000 avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi sur la réduction des flux migratoires.

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