Les attaques contre les mosquées en Afghanistan font des victimes et annoncent une lutte communautaire
lundi 24/octobre/2022 - 07:57
Au moins 50 personnes ont été tuées suite à une explosion dans la mosquée Khalifa Aga Gul Jan à l’ouest de Kaboul, et malgré la recrudescence des attaques contre les mosquées depuis l’accession des Talibans au pouvoir, cette dernière attaque possède des caractéristiques différentes.
Les précédentes attaques visaient en effet des mosquées chiites, tandis que la mosquée Khalifa appartenait aux Sunnites du pays, et plus particulièrement aux soufis, ce qui a soulevé des questions sur l’arriération des croyances à l’origine de l’attaque et sur la capacité des Talibans à garantir la sécurité du pays.
L’explosion a visé un cercle d’invocation de Dieu qui se tenait après la prière du dernier
vendredi du mois de Ramadan, le 29 avril dernier.
Notons qu’une autre attaque avait visé le vendredi précédent la mosquée de Mawlawi Eskandar dans la région de l’Imam Saheb au nord de la ville de Kondoz, fréquentée par les soufis, faisant des dizaines de victimes.
Daech est le premier suspect dans ces attaques, car le groupe terroriste accuse les soufis de ne pas appliquer correctement les textes religieux.
Les Talibans affrontent des défis importants pour renforcer leur contrôle du pays, surtout aux niveaux sécuritaire et économique. En effet, le soutien régional dont jouit le mouvement de la part des pays voisins dépend de leur volonté de mettre fin au danger de Daech pour leur sécurité, et par consequent, la faiblesse des capacités militaires des Talibans et leur incapacité à contrôler la situation menacent leurs gains politiques.
D’autre part, la rivalité idéologique avec Daech, dans le contexte des concessions que doivent faire les Talibans pour réaliser leurs buts politiques et obtenir une reconnaissance internationale, menace leur sécurité organisationnelle et expose leurs rangs inférieurs à des divergences religieuses sur le groupe le plus en droit d’être suivi, au milieu d’une polarisation idéologique amplifiée par les discours du chef d’al Qaïda Ayman al Zawahiri sur le caractère correct de la croyance des dirigeants talibans suite à leur implication dans le processus politique international et leur désir d’adhérer aux Nations unies.