Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 241e jour de l'invasion russe
Au 241e jour de l'invasion russe
de l'Ukraine, les autorités prorusses de la région de Kherson, annexée par la
Russie dans le sud de l'Ukraine, ont appelé samedi tous les civils à quitter
"immédiatement" la capitale régionale, face à l'avancée des forces de
Kiev. Le président Volodymyr Zelensky accuse Moscou d'une "attaque massive"
cette nuit.
Les autorités prorusses de la
région de Kherson, annexée par la Russie dans le sud de l'Ukraine, ont appelé samedi tous les civils à
quitter "immédiatement" la capitale régionale, face à l'avancée des
forces de Kiev. "Tous les habitants civils de Kherson doivent
immédiatement quitter la ville", a indiqué samedi sur Telegram
l'administration d'occupation prorusse de la région, en évoquant une
"situation tendue sur le front" et "un danger accru de
bombardements massifs".
Les informations à
retenir :
- Les autorités
prorusses de la région de Kherson dissent aux civils d'évacuer
"immédiatement"
- Zelensky accuse
Moscou d'une "attaque massive" avec 36 tirs de roquette cette nuit
- Un million de foyers ukrainiens
privés d'électricité
Évacuations en cours dans la région de Kherson
Les évacuations vers la rive
gauche du fleuve Dniepr, qui borde Kherson, sont en cours depuis mercredi. Mais
l'appel de samedi revêt un caractère d'urgence accrue. Environ 25.000 personnes
ont déjà été évacuées, a indiqué samedi un responsable de Kherson, Kirill
Stremousov, à l'agence de presse russe Interfax.
Si Kiev enregistre des avancées
sur le terrain, elle subit toujours de lourdes représailles par les airs, avec
des tirs de roquette russes sur l'ensemble de son territoire, que le
président Volodymyr Zelensky dénonce
comme une campagne de "terreur". "L'agresseur continue de
terroriser notre pays. Pendant la nuit, l'agresseur a lancé une attaque
massive, avec 36 tirs de roquette", a dénombré samedi le président
ukrainien, sur les réseaux sociaux.
Un million de foyers ukrainiens sans électricité
Les forces russes "ont
procédé à une nouvelle attaque avec des missiles sur des installations
énergétiques des principaux réseaux dans les régions occidentales de
l'Ukraine", a annoncé samedi l'opérateur ukrainien Ukrenergo sur les
réseaux sociaux. Plus d'un million de foyers sont sans électricité en
Ukraine à la suite de frappes russes sur des infrastructures énergétiques dans
le pays, a détaillé samedi un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko.
"A ce jour, 672.000 abonnés
ont été déconnectés dans la région de Khmelnytskyi, 188.400 dans la région de
Mikolaïv, 102.000 dans la région de Volyn, 242.000 dans la région de Cherkasy,
174.790 dans la région de Rivne, 61.913 dans la région de Kirovograd et 10.500
dans celle d'Odessa", a-t-il dénombré. "S'il n'y a plus de
courant, d'électricité et d'eau en Ukraine, cela peut déclencher un nouveau
tsunami migratoire", a prévenu le Premier ministre ukrainien Denys
Chmygal, dans un entretien à paraître dimanche au journal allemand Frankfurter
Allgemeine Sonntagszeitung.
La Russie veut "offrir à
l'Ukraine un hiver froid, au cours duquel les gens pourraient littéralement
mourir gelés. Cela pourrait conduire à une catastrophe humanitaire planifiée,
comme l'Europe n'en a jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale", a
averti Denys Chmygal, qui doit participer lundi à Berlin au forum
économique germano-ukrainien.
De lourds bombardements ont commencé à Kherson
Dans une gare de la ville de
Dzhankoy, dans le nord de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou
en 2014, des habitants de Kherson montaient dans un train pour le sud de la
Russie, a constaté vendredi un journaliste de l'AFP. "Nous quittons
Kherson car de lourds bombardements ont commencé là-bas, nous avons peur pour
nos vies", a déclaré Valentina Yelkina, une retraitée qui voyage avec sa
fille.
Une autre habitante de Kherson,
Yelena Bekesheva, 70 ans, a déclaré qu'elle était en route pour Moscou.
"Nous n'avons pas immédiatement pris la décision (de partir) mais ensuite
nous avons été invités par nos amis et nos proches", a-t-elle déclaré à
l'AFP.
"88 localités" reprises à la force russe
Le président ukrainien Volodymyr
Zelensky s'était félicité vendredi soir dans une vidéo des "bons
résultats" de son armée dans cette région très stratégique où, a-t-il
affirmé, plus de 30 blindés russes ont notamment été capturés. Kherson est
la première ville importante à avoir été prise par les forces russes au début
de leur offensive lancée le 24 février.
Sur le terrain, un conseiller de
la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko, a fait état vendredi de "88
localités reprises" aux forces russes dans la région de Kherson.
Des restrictions d'énergie dans plusieurs régions ukrainiennes
Des restrictions d'énergie sont
désormais "appliquées de force" dans plusieurs régions ukrainiennes
dont la capitale Kiev et sa région, selon Ukrenergo. Parallèlement, les
Ukrainiens ont déjà volontairement réduit leur consommation d'électricité de 5%
à 20% en moyenne certains jours et dans certaines régions, a pour sa part précisé
à l'AFP le patron d'Ukrenergo, Volodymyr Kudrytsky.
Deux personnes ont été tuées
samedi dans les frappes ukrainiennes contre la région russe de Belgorod,
frontalière de l'Ukraine, a par ailleurs affirmé samedi le gouverneur de la
région, Viatcheslav Gladkov. Les bombardements ont visé des
"infrastructures civiles" dans la ville de Chebekino, a
précisé Viatcheslav Gladkov sur Telegram. "Environ 15.000
personnes sont restées sans électricité, a-t-il indiqué. La Russie a dénoncé
à la mi-octobre une "augmentation considérable" des tirs ukrainiens
sur plusieurs régions russes frontalières, dont celle de Belgorod, mais aussi
celle de Koursk et de Briansk.