Guerre en Ukraine : la bataille de Kherson se prépare
Peut-on imaginer une ville plus symbolique de l’« opération militaire spéciale » de la Russie depuis le 24 février en Ukraine ? À Kherson, ville du sud du pays tombée aux mains des Russes depuis début mars, la menace d’un affrontement entre les troupes ukrainiennes et russes se fait grandissante.
L’annonce de l’évacuation russe de 50 000 à 60 000 civils de la cité n’a fait qu’amplifier l’imminence d’une opposition à venir entre les deux armées au milieu de Kherson, surtout que les Ukrainiens enchaînent les victoires depuis le 29 août et s’approchent à grand pas de la capitale de la région éponyme récemment annexée par Moscou, au même titre que les régions de Donetsk, Lougansk et Zaporijjia, indique le Huffpost.
Des troupes russes bien préparées mais mal positionnées, des Ukrainiens à la manœuvre et enhardis par leurs succès, des civils évacués… Kherson sera-t-elle le théâtre d’une grande bataille ? Le HuffPost fait le point sur la situation, avant l’arrivée prochaine des troupes ukrainiennes aux portes de la ville.
Des Russes entre repli et résistance frontale
Le responsable adjoint en charge de l’occupation russe à Kherson, Kirill Stremoussov déclarait ce vendredi 21 octobre : « La ville de Kherson, comme une forteresse, prépare sa défense ». Il faut dire qu’à Kherson et dans sa région, les soldats russes sont nombreux et aguerris et donc dans une situation favorable pour tenir la position dans le temps. Ils pourraient logiquement se retrancher dans la ville et infliger de lourdes pertes si jamais les Ukrainiens décidaient de lancer l’assaut.
Mais la géographie des lieux aura son rôle à jouer. En effet, les forces de Moscou se trouvent sur la rive occidentale du Dniepr sur une bande de près de 140 kilomètres de largeur, avec le fleuve dans le dos et leurs positions de repli au-delà des flots, dont le franchissement se ferait sous le feu de l’artillerie de précision des Ukrainiens.