Iran : une lycéenne de 15 ans battue à mort pour ne pas avoir chanté un hymne pro-régime
vendredi 21/octobre/2022 - 01:44
Asra Panahi, étudiante de 15 ans dans le lycée pour filles Shahed à Ardabil, a été battue le 13 octobre par les services de sécurité iraniens pour ne pas avoir chanté un hymne pro-régime et est décédé des suites de ses blessures ce mercredi 19 octobre. Des manifestations de soutien à la jeune fille se sont tenues dans tout le pays, le week-end dernier.
La répression n'en finit plus en Iran. Quelques jours après l'affaire très controversée d'Elnaz Rekabin, cette athlète ayant concouru sans voile aux championnats d'Asie puis disparu avant de réapparaître sans donné d'explication, le gouvernement est à nouveau sous le feu des critiques. La raison ? Asra Panahi, 15 ans, une étudiante du lycée pour filles Shahed, à Ardabil a été tuée par les services de sécurité iraniens lors d'un raid mené le 13 octobre dernier.
Battue à mort
Alors que la jeune adolescente se trouvait dans une salle de classe, les membres du groupe menant le raid ont ordonné aux élèves de chanter un hymne pro-régime, faisant l'éloge de l'ayatollah Ali Khamenei. Refusant de se plier à cet ordre, elle a ensuite été battue par les policiers, rapporte le Guardian.
Face à cet acte, certains camarades ont suivi le mouvement en gardant la bouche close alors que la mélodie se jouait en fond et ont ensuite "crié des slogans contre la discrimination et les inégalités", raconte Le Parisien. Certaines d'entre elles ont été battues avant d'être hospitalisées, d'autres ont été arrêtés par les services de sécurité iraniens.
Des manifestations à la mémoire d'Asra Panahi
Après avoir été emmené à l'hôpital, Asra Panahi a succombé à ses blessures, ce mercredi 19 octobre.
Sa mort a poussé de très nombreux iraniens à manifester dans les rues du pays, le week-end dernier, pour exprimer leur dégoût envers le gouvernement. Le Conseil de coordination des associations professionnelles d'enseignants iraniens s'est quant à lui indigner de cet acte criminel, détaille Terrafemina.
Les conditions de la mort contestée par différentes sources
Si la cause du décès d'Asra Panahi est reconnue par la majorité du pays et par le Conseil de coordination des associations professionnelles d'enseignants iraniens, d'autres intervenants viennent contredire la version des faits avancés par les médias.
L'oncle de la lycéenne a ainsi déclaré face aux caméras de la télévision d'Etat que sa nièce était morte d'un arrêt cardiaque, explique Le Parisien.
D'un autre côté, Kazem Mousavi, député d’Ardabil a affirmé que l'élève de 15 ans s'était "suicidée en avalant des comprimés" dans les colonnes du site Didban Iran.