Publié par CEMO Centre - Paris
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L'organisation internationale, le cancer frériste envahisseur du monde"

mercredi 19/octobre/2022 - 09:25
La Reference
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L'organisation des Frères musulmans (Ikwan Al-Muslimin) fondée en Egypte en 1928 par Hassan Al-Banna conquiert de façon cancéreuse les quatre coins du monde. A ses débuts, cette organisation n'était qu'un simple bureau ou un conseil exécutif regroupant ses différentes branches affiliées dans les divers pays arabes. L'organisation fut dissoute sous le règne de Gamal Abdel Nasser après une tentative d’assassinat qu’il a été victime place El Mancheya à Alexandrie en 1954.
Des frères musulmans à l'étranger ont ensuite appelé à faire revivre l'ancien bureau exécutif gelé. Plusieurs rencontres ont été tenues en présence des représentants des différents pays abritant une filière de l'organisation « frériste ». Lesdits entretiens se tenaient dans de nombreux pays, notamment à La Mecque et à Médine en Arabie saoudite, à Istanbul en Turquie, à Beyrouth au Liban, à Oman et dans certains pays européens.
Les membres de l'organisation ont introduit de nouvelles modifications au statut des Frères musulmans pour qu'il soit conforme à la nouvelle situation internationale. En vertu dudit statut, le choix du guide suprême de la confrérie serait la responsabilité de la Choura (assemblée générale) formée de membres élus dans divers pays du monde.
La formule du serment qui consiste à s'engager fermement à la doctrine frériste et à l'obéissance à sa direction a été également modifiée pour qu'elle soit un engagement et non un serment. L'allégeance est devenue absolue alors qu'elle n’était restreinte qu’au guide conformément à l'ancien statut.
Certains leaders de la Djamaa ont nié son existence à l’internationale. Le délégué des relations extérieures de la confrérie des Frères musulmans, l'homme d'affaires Youssef Nada, avait dans une interview télévisée à la chaîne BBC Arabia, diffusée en octobre 2009, nié l’existence de la soi-disant organisation internationale des Frères musulmans. "Il s'agit d'une allégation dénuée de tout fondement", avait-il dit, tandis que la réalité est toute autre, du point de vue du lien qui existe entre la pensée et l’organisation défini dans le statut de cette entité.
Cette organisation n'est qu'un ensemble de représentants des mouvements fréristes dans chaque pays. Chaque organisation travaille en fonction des lois et constitution de son pays et a ses propres défis. A titre d'exemple non exhaustif, il existe la confrérie de la Jordanie, du Soudan, de la Syrie, de Bahreïn, du Qatar, d'Arabie Saoudite, du Koweït, du Yémen, de la Tunisie, de la Libye, d'Algérie et nombre de pays européens.
L'organisation internationale est composée d'un conseil de la Choura (majliss Shoura) et d'un bureau de guidance. Conformément au statut, le Conseil de la Choura est constitué de 33 à 35 membres dont le Groupe de Huit issus du même pays que le guide suprême tandis que les autres membres sont issus des autres pays arabes, américains et européens. Le Conseil tient ses réunions périodiques, bimensuelles ou trimestrielles, selon le besoin. Il convient de noter que pour des raisons sécuritaires dans leurs pays respectifs certains membres s’y absentent.
Le mandat du conseil de la Choura est de quatre ans et élit, lors de sa première réunion, les 13 membres du bureau de guidance dont le Groupe de Huit (G8). Ces derniers devraient se réunir mensuellement à Londres selon la situation politique, sinon le Groupe de Huit se réunit en Egypte en cas de difficultés. Il est à noter que le siège principal était autrefois en Allemagne. Ses décisions se prennent de manière centralisée et décentralisée. Autrement dit, il y a des questions qui concernent tous les musulmans du monde entier comme la cause palestinienne, la lutte contre l'islamophobie, la position de l'Occident vis-à-vis de l'Islam. Les décisions les concernant découlent de la centrale. Tandis que le système décentralisé se focalise sur les problèmes de chaque organisation frériste dans chaque pays à part. L'organisation n'intervient pas à juguler de tels problèmes puisque "chacun sait ses affaires", dit-on.
À titre d’exemple, la participation des Frères musulmans d'Irak au Conseil de gouvernement transitoire (CGT) américain sous la direction de Paul Bremer ; tout comme, en Algérie, ils ont participé à leurs premières élections présidentielles.
Le cinquième guide des Frères musulmans, Mostafa Machhour, a joua un rôle prépondérant dans l’élargissement de l'organisation internationale des Frères musulmans. Selon plusieurs observateurs, il est le deuxième fondateur de l'organisation en raison de son refuge au Koweït puis en Allemagne sous le règne de Moubarak.
Pour sa part, le G8 a profité de l'immunité parlementaire dont jouissent les députés en Egypte et la facilité qu’ils ont pour se déplacer pour être représenté dans des réunions de l'organisation à Londres surtout de 2005 à 2010 au cours desquelles il était interdit de voyager.
Le premier vice de l'ex-guide suprême de la Djamaa, Dr Mohamed Habib, a souligné, dans des déclarations à El Manara, qu'il existe une coopération d’échange de renseignement et d'information entre Londres, où est établie la confrérie, et les organes de sécurité égyptiens, portant sur l’enregistrement des réunions de l'organisation à Londres pour l’envoyer à l'Egypte. Il estime que le siège de l'organisation serait transféré en Turquie en cas de perturbations entre la confrérie et la Grande-Bretagne "bien que, selon ses propos, il s'avère actuellement un peu difficile".

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