À la Une: l'UE menace «d'anéantir l'armée russe» en cas de frappe nucléaire contre l'Ukraine
Après
les États-Unis, le chef de la diplomatie européenne Joseph Borrell a adopté
hier, [le 13 octobre, ndlr] à son tour, un ton martial « pour
mettre directement en garde Vladimir Poutine », rapporte le Guardian,
le menaçant « d'anéantir les forces russes s'il utilise des armes
nucléaires contre l'Ukraine. [...] Poutine dit qu'il ne bluffe pas,
les États-Unis, l'Otan et l'Union européenne ne bluffent pas non plus »,
a encore martelé Borrell, « signe que la menace russe est prise très au
sérieux par les Européens », commente le Frankfurter
Allgemeine Zeitung.
Même
fermeté du patron de l'Otan Jens Stoltenberg, rapporte La
Repubblica, même si « l'alliance n'a pas menacé d'utiliser son
arsenal nucléaire contre Moscou ». « L'Otan maintient ainsi
volontairement le flou sur l'ampleur de sa riposte en cas d'attaques nucléaires
contre l'Ukraine », explique le Suddeutsche Zeitung « afin
que pour Poutine le risque d'une telle action reste incalculable ».
Une stratégie de « dissuasion nucléaire » sur laquelle les
alliés misent également « pour éviter toute extension de la guerre sur
le territoire de l'Otan », souligne encore le quotidien allemand et
qui va donner lieu la semaine prochaine « à de vastes manœuvres en
Europe occidentale ».
Un « exercice
annuel planifié de longue date », souligne Le Soir « mais
qui prend une tournure particulière dans le contexte de tensions actuelles ».
« Un véritable « war game », dit La Repubblica qui
va voir, dès lundi ou mardi prochain, 14 pays de l'Otan répéter les procédures
d'activation d'une riposte nucléaire « comme si le jour de l'Armageddon
était arrivé », assure encore le quotidien italien, avec dans le ciel
européen « un ballet de jets supersoniques qui démontrera que les
européens sont prêts à frapper avec les bombes les plus dévastatrices ».
Le Kremlin menace l'accord sur l'exportation de
céréales ukrainiennes
« L'orage
gronde sur le blé ukrainien », titre le Temps qui
explique que « le renouvellement de l'accord qui a ouvert en juillet
dernier la mer Noire aux céréales ukrainiennes paraît fortement compromis »,
alors que les Russes entendent désormais « transférer les céréales vers
les pays les moins avancés », comme l'a déclaré hier le président
Erdogan à l'issue de son entretient avec Vladimir Poutine. « En se
posant en défenseur des pays pauvres, et notamment des africains, la Russie
menace ainsi de priver de blé les pays occidentaux », souligne encore
le quotidien suisse. Moscou réclame également désormais de pouvoir
« exporter plus facilement ses propres céréales et ses engrais »,
note de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui
rappelle « qu’en septembre dernier, Poutine avait déjà qualifié cet
accord « d'arnaque », car les promesses d'assouplissement des sanctions contre
la Russie n'avaient pas été tenues ».
Malgré les menaces russes, la Chine reste le danger
numéro 1 pour Washington
C'est
ce qui ressort de nouvelle « stratégie de sécurité nationale
américaine » publiée hier [le 13 octobre, ndlr], 48 pages dans
lesquelles les stratèges américains jugent que « si la Russie est "profondément
dangereuse, la Chine reste la menace la plus importante pour les
États-Unis" », rapporte le Wall Street Journal. Pékin
étant accusé de vouloir « remodeler l'ordre international et d'avoir la
puissance économique, militaire et technologique pour y parvenir ».
« L'imminence
d'un 3e mandat de Xi Jinping en Chine fait notamment planer la menace d'une
guerre avec Taïwan », souligne de son côté le Washington Post, « ce
qui entraînerait les États-Unis dans un conflit militaire avec Pékin ».
Une stratégie qui « met la Chine sous pression comme jamais »,
commente le South China Morning Post « à quelques jours du 20e
congrès du PC chinois ». Washington « reprend sa mentalité de
guerre froide », fustige le Global Times, le quotidien
nationaliste chinois qui dénonce « la malveillance des États-Unis,
véritable danger pour le monde entier ».
Le diamant de la discorde entre le Royaume-Uni et
l'Inde
Une
affaire qui passionne la presse européenne, « quelle couronne sera
placée sur la tête de Camilla lorsqu'elle sera couronnée aux côtés du roi
Charles III le 6 mai prochain ? », s'interroge La
Repubblica qui, comme le FAZ allemand, expliquent
qu'un incident diplomatique se profile avec l'Inde si « elle devait
porter la couronne ornée du célèbre diamant Koh-i-Noor, 105 carats offert
par l'Inde à la reine Victoria à l'époque de l'empire britannique ».
Voilà qui réveillerait « des souvenirs douloureux du passé
colonial », a fait valoir un porte-parole du BJP, le parti au pouvoir
en Inde, au Daily Telegraph. Le port de ce diamant pourrait non
seulement « enflammer les relations avec l'Inde » mais
également « faire capoter des accords commerciaux »,
s'inquiète le Daily Mail. Le palais « envisage déjà de
reconsidérer le choix de cette couronne », souligne le Times afin
« de ménager les sensibilités politiques ».