Des régions entières seront invivables au cours des prochaines décennies
mardi 11/octobre/2022 - 10:48
Des régions entières du globe vont devenir invivables au cours des prochaines décennies en raison des vagues de chaleur qui seront plus fréquentes et plus intenses sous l'effet du changement climatique, ont averti l'Onu et la Croix-Rouge lundi.
A moins d'un mois de la COP27, qui doit se dérouler en novembre en Egypte, l'Onu et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) appellent dans un rapport conjoint à se préparer aux vagues de chaleur à venir pour éviter un nombre important de morts.
Ces organisations soulignent qu'il existe des limites au-delà desquelles les personnes exposées à une chaleur et une humidité extrêmes ne peuvent pas survivre et qu'il y a par ailleurs des limites au-delà desquelles les sociétés ne peuvent plus s'adapter.
« Selon les trajectoires actuelles, les vagues de chaleur pourraient atteindre et dépasser ces limites physiologiques et sociales au cours des prochaines décennies, notamment dans des régions telles que le Sahel, l'Asie du Sud et l'Asie du Sud-Ouest », écrivent-elles. Une telle situation va se traduire par « des souffrances et des pertes de vies humaines à grande échelle, des mouvements de population et une aggravation des inégalités », avertissent les deux organisations.
Selon le rapport, presque partout où des statistiques fiables sont disponibles, les canicules constituent le danger météorologique le plus meurtrier. Elles tuent déjà des milliers de personnes chaque année et vont devenir de plus en plus mortelles à mesure que le changement climatique s'accentue, indiquent dans le rapport Martin Griffiths, chef de l'agence humanitaire de l'Onu, et Jagan Chapagain, secrétaire général de la FICR.
Les vagues de chaleur sont à l'origine de certaines des catastrophes les plus meurtrières jamais enregistrées. Le rapport rappelle le lourd bilan de la canicule de 2003 en Europe qui avait fait plus de 70 000 morts, et une vague de chaleur en Russie en 2010 avait tué plus de 55 000 personnes.
Selon le rapport, les experts prévoient des taux de mortalité en lien avec la chaleur extrême très élevés, « comparables en magnitude, d'ici la fin du siècle, à tous les cancers ».
Si les émissions des gaz à effet de serre qui sont responsables du changement climatique ne sont pas réduites « de manière agressive », le monde va faire face à « des niveaux de chaleur extrême inimaginables jusqu'à présent », mettent en garde les deux organisations.