Après les menaces de frappe nucléaire russes, Biden craint « l’apocalypse »
vendredi 07/octobre/2022 - 12:58
Pour le président des États-Unis, Vladimir Poutine « ne plaisante pas » lorsqu’il agite la possibilité « d’un usage d’armes nucléaires tactiques ou d’armes biologiques ou chimiques ».
Il prend les propos de Vladimir Poutine très au sérieux. Le président américain Joe Biden a jugé ce jeudi 6 octobre que les menaces russes d’utilisation de l’arme nucléaire dans le conflit en Ukraine faisaient courir au monde un risque d’« apocalypse ». Une première depuis la crise des missiles de Cuba, en pleine Guerre froide.
« Nous n’avons pas été confrontés à la perspective d’une apocalypse depuis Kennedy et la crise des missiles cubains » en 1962, a déclaré le chef de l’État américain lors d’une collecte de fonds à New York, au cours de laquelle il a estimé que son homologue russe Vladimir Poutine « ne plaisante pas » en proférant ces menaces.
Pour rappel, du 14 au 28 octobre 1962, la crise des missiles installés à Cuba par l’Union soviétique et repérés par les États-Unis avait fait trembler la planète, laissant craindre une guerre nucléaire.
Une menace crédible au vu des revers russes
Confronté à une résistance ukrainienne tenace, alimentée par l’aide militaire occidentale, Vladimir Poutine a fait une allusion à la bombe atomique dans un discours télévisé le 21 septembre. Il s’était dit prêt à utiliser « tous les moyens » dans son arsenal face à l’Occident, qu’il avait accusé de vouloir « détruire » la Russie. « Ce n’est pas du bluff », avait-il assuré.
Selon les experts, de telles attaques emploieraient probablement des armes nucléaires tactiques, plus petites en charge explosive qu’une arme nucléaire stratégique.
Mais Joe Biden a prévenu que même une frappe nucléaire tactique risquerait de déclencher une conflagration plus large. « Je ne pense pas qu’on puisse facilement (utiliser) une arme nucléaire tactique sans finir par provoquer l’apocalypse », a-t-il dit.
Et pourtant, Vladimir Poutine « ne plaisante pas quand il parle d’un usage potentiel d’armes nucléaires tactiques ou d’armes biologiques ou chimiques, car son armée, on pourrait le dire, est très peu performante », a encore jugé le président américain. « Nous essayons de comprendre quelle est la porte de sortie de Poutine », a enfin confié Joe Biden. « Comment peut-il s’en sortir ? Comment peut-il se positionner de façon à ni perdre la face, ni perdre une portion significative de son pouvoir en Russie ? » Pour le monde, il vaudrait mieux que la réponse à ces questions n’inclue pas le recours aux armes nucléaires.