Coup d'État au Burkina Faso : le lieutenant-colonel Damiba renversé par le capitaine Ibrahim Traoré
Au terme d'une journée confuse, un groupe de militaire
s'est présenté, vendredi 30 septembre, devant les caméras de la télévision
nationale pour annoncer la mise à l'écart du pouvoir du président de la
transition, Paul Henri Sandaogo Damiba, la fermeture des frontières et la
suspension des institutions jusqu'à nouvel ordre. Le nouvel homme fort à
la tête de la junte est le capitaine Ibrahim Traoré, âgé de 34 ans. Les
précisions de Kalidou Sy, ancien correspondant de France 24 au Burkina Faso.
Le Burkina Faso a connu, vendredi 30
septembre, un second coup d'État en huit mois, le
lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un
putsch fin janvier, ayant été à son tour démis de ses fonctions par des
militaires.
Après une journée émaillée de tirs dans
le quartier de la présidence à Ouagadougou, une quinzaine de soldats
en treillis et pour certains encagoulés ont pris la parole, peu avant 20H00
(GMT et locale) sur le plateau de la radiotélévision nationale.
"Le lieutenant-colonel
Damiba est démis de ses fonctions de président du Mouvement patriotique pour la
sauvegarde et la restauration" (MPSR, organe dirigeant de la junte), ont
déclaré les militaires dans un communiqué lu par un capitaine. Il a ajouté que
le nouvel homme fort du pays, désigné président du MPSR, était désormais le
capitaine Ibrahim Traoré.
Comme lors du coup d'État de janvier 2022, les militaires ont
invoqué "la dégradation continue de la situation sécuritaire" dans le
pays. "Nous avons décidé de prendre nos responsabilités, animés d'un seul
idéal, la restauration de la sécurité et de l'intégrité de notre
territoire", ont-ils déclaré dans leur intervention télévisée.
"Notre idéal commun de
départ a été trahi par notre leader en qui nous avions placé toute notre
confiance. Loin de libérer les territoires occupés, les zones jadis paisibles
sont passées sous contrôle terroriste", ont-ils encore affirmé.
Depuis 2015, les attaques
récurrentes de mouvements armés affiliés aux jihadistes d'Al-Qaïda et du groupe
État islamique, principalement dans le nord et l'est du pays, ont fait des
milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque 2 millions de
personnes.