En Iran, l’accès aux réseaux sociaux est devenu (presque) impossible
dimanche 02/octobre/2022 - 03:13
Tandis que la censure 2.0 passe à la vitesse supérieure en Iran, des initiatives pour aider la population à avoir accès à Internet et notamment aux réseaux sociaux se multiplient.
Au XXIe siècle, les forces de répression autant que celles de la contestation s’affrontent désormais essentiellement sur le front qu’est devenu Internet. Car si l’accès au web relève, d’après l’ONU, du droit humain fondamental, celui-ci ne cesse d’être violé. En Iran, la situation est particulièrement alarmante depuis quelques jours. Pour faire face à la répression (réelle et virtuelle) du gouvernement iranien, une semaine après la mort de Mahsa Amini, la population s’organise.
Depuis une dizaine de jours, des interruptions d’Internet ont été observées à plusieurs reprises. Facebook, Twitter et YouTube sont inaccessibles depuis plusieurs années, et Instagram était à ce jour le principal réseau social toléré par le régime, et massivement utilisé en Iran. Désormais, en plus des réseaux cités, WhatsApp, TikTok, LinkedIn et Skype, sont à présent totalement inaccessibles sur le territoire. Pour rappel, lors de la répression des manifestations de novembre 2019 (qui avait alors fait plus de 300 morts), Internet avait été totalement fermé.
Mais alors, quels sont les réseaux sociaux qui restent accessibles à la population en ce moment ? Discord (selon certains témoignages sur Twitter de personnes hors du pays), Signal et Telegram : de nombreux·ses utilisateur·rices se mobilisent sur ce dernier pour partager des outils et des ressources afin de soutenir la population iranienne. Ou encore, en utilisant un VPN (réseau privé virtuel) – mais l’accès à ces serveurs est également de plus en plus limité. Parmi les hacker·euses, certains fournissent des outils pour contourner la censure, et d’autres passent à un niveau d’offensive supérieur en prenant pour cible des cadres du régime et des personnels travaillant pour l’État.