Le procès international des Daechiens: qu’attendent les Kurdes de la proposition suédoise?
Nahla Abdel Muneim
La plateforme The National a publié le 12 octobre l’annonce par le ministère suédois des Affaires étrangères qu’une délégation dépendant de lui avait rencontré l’administration kurde responsable des camps en Syrie, pour discuter du problème des femmes de Daech et de leurs enfants, et le ministère a soutenu l’idée de juger les éléments de Daech dans les lieux de détention actuels plutôt que de les renvoyer dans leurs pays pour les y juger.
L’accord des autorités kurdes contrôlant les centres de détention représente un changement par rapport à leur refus précédent de juger les Daechiens sur leur territoire, en demandant aux pays occidentaux de récupérer leurs citoyens.
D’autre part, le coordinateur du groupe de suivi de Daech, d’al-Qaïda et des Talibans au Conseil de sécurité de l’ONU, Hans Jakob Schindler, a indiqué que le procès des Daechiens dans leurs pays européens aurait été limité aux accusations d’appartenance à un groupe extrémiste et armé, mais que le fait de prouver les crimes qu’ils ont commis en Syrie serait très difficile, tandis que leur procès en Syrie va faire apparaître nombre de problèmes liés à cette question.
La proposition de juger les Daechiens en Syrie pose nombre de questions juridiques. D’abord, quel est le statut légal de l’administration kurde en Syrie ? Est-ce un Etat reconnu avec une constitution claire ?
Deuxièmement, les Daechiens de Suède vont-ilsêtre jugés selon leurs lois ou des lois promulguées spécialement pour ce procès et qui acquerront une nature internationale. Ainsi, la reconnaissance par les pays européens d’un procès légal sur le territoire des forces kurdes pourrait représenter un préambule à leur reconnaissance, ce qui attisera la discorde entre Bruxelles et Ankara.