"Gilets jaunes" : Pro et anti-blocages sont en train de "se couper en deux"
Au quatrième jour
de la mobilisation des "gilets jaunes" et alors qu'un appel au blocage
de Paris a été lancé pour samedi prochain, une scission semble
s'opérer entre pro et anti-blocages au sein des manifestants.
Loan Zaldivar, 23 ans, vient de terminer des études de commerce,
et fait partie d'un groupe improvisé d’une vingtaine de "gilets
jaunes" à Angers, dans le Maine-et-Loire. Il a affirmé mardi 20 novembre
sur franceinfo que le mouvement était "en train de s'organiser en deux
groupes différents". Cette scission s'explique, selon Loan
Zaldivar, par le fait que certains "gilets jaunes" "se
sentent un peu perdus parce qu'ils sont assimilés à un mouvement extrême".
On a eu une réunion. Ce qui en ressort, c'est qu'il y a deux
groupes qui sont en train de se séparer. Un groupe qui veut vraiment effectuer
des blocages, bloquer l'économie, les raffineries, et un groupe qui veut faire
passer des messages sans faire de blocages.
Je suis dans le groupe qui n'effectue pas de blocages.
L'avantage c'est que ce groupe est en train de grossir, parce que le souci avec
les personnes qui font des blocages - et j'ai beaucoup d'admiration pour eux
parce qu'ils sont déterminés - c'est que c'est épuisant. Ils restent jour et
nuit, c'est extrêmement fatiguant pour eux. C'est aussi pour cela qu'on est en
train de faire un deuxième groupe qui fera beaucoup moins de blocages, beaucoup
plus d'information auprès des automobilistes. Ce groupe est rejoint par de plus
en plus de personnes, dont des étudiants et des chefs d'entreprises.
C'est quelque chose qu'on prend beaucoup en compte. Il est vrai
que dans les deux groupes, il y a cette notion de sécurité qui est très
importante. On essaye toujours, sur les points de blocages ou sur les barrages
filtrants, d'être en relation avec la police. On est encadrés par la police
dans le bon sens du terme. Cela se passe pour l'instant très bien.
On a besoin de cette séparation parce qu'il y a beaucoup de
personnes qui n'ont jamais manifesté comme moi, et qui se sentent un peu
perdues parce qu'elles sont assimilées à un mouvement extrême. Elles ont envie
de manifester comme samedi, mais n'ont pas envie que cela se fasse dans ces
conditions. C'est pour cela que l'on recrée un groupe.
C'est
ce qu'on est en train de créer. C'est en train de s'organiser, de faire quelque
chose de plus sensé et avec une parole commune, ce qui n'est pas le cas
aujourd'hui.