L’organisation Etat islamique attaque de front le régime taliban en Afghanistan
mardi 20/septembre/2022 - 12:00
Les autorités talibanes ont tenté de rassurer Moscou, l’un de leurs rares soutiens au sein de la communauté internationale, après l’attentat perpétré par l’EI près de la mission diplomatique russe, dont deux employés ont été tués.
Deux jours après l’attaque-suicide perpétrée, lundi 5 septembre en fin de matinée, contre l’ambassade russe, à Kaboul, la tension était encore palpable dans les rangs du pouvoir taliban, qui tentait de rassurer l’un de ses rares soutiens au sein de la communauté internationale sur sa capacité à garantir la sécurité dans la capitale afghane. Deux employés russes et quatre Afghans ont perdu la vie après qu’un assaillant a déclenché un engin explosif aux abords de la mission diplomatique. Une dizaine de personnes ont également été blessées, selon les autorités.
Mardi, l’organisation Etat islamique (EI) a revendiqué, dans un communiqué publié sur Telegram, l’ordre donné à l’un de ses combattants « d’actionner sa ceinture explosive lors d’un rassemblement auquel assistaient des employés russes », près de l’ambassade.
Cette première attaque contre une représentation diplomatique depuis le retour des talibans au pouvoir, le 15 août 2021, marque l’émergence d’une nouvelle stratégie de l’EI en Afghanistan. Elle ciblait jusqu’alors essentiellement des lieux et des personnes pour des raisons confessionnelles, ou des talibans lors d’affrontements en province.
Par cette nouvelle attaque, selon un diplomate des Nations unies (ONU) en poste en Afghanistan, l’EI signale son intention de perturber les relations entre le régime islamiste afghan et des gouvernements ayant apporté leur soutien aux nouveaux maîtres de Kaboul. Même si la Russie n’a toujours pas reconnu le gouvernement taliban – la Corée du Nord est le seul pays à l’avoir fait –, Moscou a multiplié les déclarations en faveur de la levée des sanctions visant le régime taliban et de leur intégration au sein de la communauté internationale.