"Une victoire ukrainienne est possible": en Occident, l'optimisme de retour après les succès militaires
Sur RMC, François Hollande estimait quant à lui que l'Ukraine peut gagner "à condition que nous la soutenions davantage, par des appuis financiers, par un soutien militaire".
Ce regain d'optimisme s'explique par les récents succès de l'Ukraine dans le cadre de sa contre-offensive. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé lundi soir qu'au total, les troupes ukrainiennes avaient repris, depuis le début du mois, "plus de 6000 km²" de territoire qui était sous contrôle russe dans le sud et l'est du pays.
"Militairement, c'est la première fois qu'on assiste à la dislocation d'un dispositif" russe, a estimé lundi à l'antenne de BFMTV le colonel et historien Michel Goya.
Le fait que l'armée ukrainienne ait été capable d'organiser une telle opération montre qu'elle commence à prendre le dessus, selon le consultant défense de BFMTV. L'armée russe décline dans ses capacités depuis le début de la guerre, tandis que les militaires ukrainiens sont désormais formés, ajoute-t-il.
"Dans l'état actuel des choses, on ne voit pas très bien comment l'armée russe va s'en sortir", souligne Michel Goya.
Agitation côté russe
L'Institut pour l'étude de la guerre, un groupe de réflexion américain, rapporte que sur le terrain, les gains territoriaux ukrainiens "dégradent de manière continue le moral et les capacités de combat des forces russes" dans la région de Kherson, dans le sud du pays.
Vers Kharviv, dans le Nord-est, "les forces russes ne parviennent pas à renforcer la nouvelle ligne de front suite aux gains ukrainiens dans l'Est" et "fuient activement la zone ou se redéploient vers d'autres axes", selon le groupe de réflexion. Les forces russes étaient présentes dans la région depuis les premiers jours de la guerre.
Même la télévision russe commence à s'inquiéter. Certains journalistes ou invités y ont admis ces derniers jours que l'armée subissait de lourdes pertes en Ukraine, ou sont allés jusqu'à déclarer qu'il fallait entamer des négociations de paix.
"Trop tôt" pour connaître l'issue du conflit
D'autres préfèrent toutefois se montrer prudents. "Il est trop tôt pour dire exactement où tout cela va nous mener", a par exemple déclaré ce lundi le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, lors d'une conférence de presse à Mexico.
"Nous sommes dans les premiers jours (de la contre-offensive, ndlr) donc je pense qu'il ne serait pas bien de prédire exactement où tout cela va nous conduire", a ajouté le secrétaire d'État, équivalent américain du ministre des Affaires étrangères.
De fait, la Russie contrôle toujours une vaste partie du territoire sud et est de l'Ukraine. Vendredi, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a appelé les pays occidentaux à continuer à fournir des armes à l'Ukraine pour l'aider dans cette phase désormais "critique" de la guerre.