Grèce: des archéologues découvrent les vestiges d'une cité légendaire
Une
archéologue a annoncé vendredi que son équipe avait identifié les traces de la
ville de Ténéa, dont le mythe raconte qu'elle a été fondée dans la lointaine
antiquité par des prisonniers de guerre troyens.
/chapo
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C'est
un petit bout du Péloponnèse et de légende qui retrouve la lumière du jour.
Comme vient notamment de l'annoncer ce dimanche le New York Times, le docteur Elena Korka, qui dirige une
mission archéologique dépendant du ministère de la Culture grec a annoncé
vendredi que des vestiges de la cité antique de Ténéa avaient enfin été
découverts. Jusqu'ici, le voile autour de l'existence réelle de la ville
n'avait jamais été levé. Pourtant, son aura plonge profondément dans
l'imaginaire des hommes, se conjuguant à l'un des plus grand mythes fondateurs
de l'Europe: la guerre de Troie.
Ainsi,
selon le géographe Pausanias (né vers 115 et mort en 180
après Jésus-Christ) mentionné ici par Le Figaro,
ce sont des prisonniers troyens qui ont bâti la ville une fois déplacés,
vaincus, vers la péninsule. La trouvaille archéologique, quant à elle, s'est
faite en plusieurs temps.
En 1984, Elena Korka débusque un sarcophage dans le
village de Chiliomodi. Mais ce n'est qu'en 2013 qu'elle peut monter un projet
consacré à la recherche de l'antique cité. Et en septembre dernier, son équipe
atteint son Graal après qu'une ancienne voie romaine partant de Chiliomodi l'a
menée à un mausolée romain.
Se
dévoilent alors aux yeux des spécialistes des vestiges de marbre, de pierres et
d'argile. Des petites colonnes tiennent encore debout tandis que des entrepôts
continuent à garder un stock d'amphores que plus personne ne videra. Plus
important, les archéologues avisent les tombes de deux enfants. Ce détail n'en
est pas un: elle signifie que l'endroit était durablement habité, les Grecs
n'enterrant jamais les enfants dans des cimetières situés hors les murs.
Il apparaît également qu'il faisait bon vivre à Ténéa car
la cité était riche. On y trouve en effet des pièces d'or de la période
hellénistique, une ère qui s'ouvre au IVe siècle avant Jésus-Christ alors que
les cités de Grèce, défaites par Philippe de Macédoine et Alexandre le
Grand, déclinent politiquement mais que la culture grecque triomphe sur toutes
les rives de la Méditerranée et au-delà. Elena Korka affirme que des pièces
forgées à Ténéa et datant de l'époque romaine prouve que la ville jouissait
cependant "d'une pleine souveraineté".Un autre élément renforce
l'impression de prospérité passée que dégagent les ruines: en plus du mausolée
romain, sept autres tombes, toutes richement décorées, ont pour le moment été
identifiées.