Mort d’Elizabeth II : Charles III sera-t-il le dernier roi du Royaume-Uni ?
« Les voix qui peuvent s’élever contre la monarchie seront plus propices à le faire maintenant que lorsqu’il y avait une reine très appréciée au pouvoir », abonde auprès du HuffPost Catherine Marshall, professeure en histoire et civilisation britanniques et membre du laboratoire Agora de Cergy Paris Université. Un schéma déjà éprouvé, souligne la spécialiste, qui rappelle les élans républicains à des moments où la monarchie apparaissait fragilisée, « notamment lorsque la reine Victoria s’est mise à l’écart, à partir de 1870, ou après l’abdication d’Édouard VIII en 1936 ».
La monarchie moins soutenue
Or c’est un fait, depuis l’intronisation d’Elizabeth II il y a 70 ans, la société britannique a beaucoup évolué et, malgré un regain de popularité à l’occasion de son jubilé au printemps dernier, le soutien à la couronne fait face à recul sensible depuis une décennie. Selon un sondage Ipsos publié en mai 2022, 68 % des Britanniques sont favorables à un maintien de la monarchie, contre 22 % d’entre eux qui penchent pour une république.
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Surtout, les 18-24 ans désireux d’avoir « un chef d’État démocratiquement élu » (40 %) sont plus nombreux que ceux plaidant pour la monarchie (37 %), d’après une enquête YouGov pour Republic parue en mai 2022, confirmant la tendance observée un an plus tôt.
« L’éloignement du prince Harry et de son épouse Meghan, les accusations de racisme au sein de la monarchie, le prince Andrew accusé d’agressions sexuelles… Tout cela ne rejoint pas les valeurs de la génération #MeToo et Black Lives Matter », soulignait il y a quelques mois Isabelle Baudino, maîtresse de conférences en civilisation britannique à l’École normale supérieure de Lyon, dans un entretien à franceinfo. Les sondages montrent d’ailleurs une adhésion bien moins grande à la monarchie au sein des minorités ethniques. Des critiques qui s’additionnent aux traditionnelles mises en cause de la royauté pour son coût pour le contribuable.
Cerise sur le gâteau des républicains, le nouveau roi Charles III souffre d’un réel déficit de popularité. « Une petite majorité de personnes ont une opinion positive du futur roi (54 %) », écrivait l’institut YouGov en mai 2022, et seulement 48 % d’entre eux pensaient, à la même période, qu’il ferait un bon monarque, d’après Ispos.