Mali: l'armée et ses supplétifs sont toujours à Nia-Ouro
Ils vont et viennent dans le village, de sorte que leur nombre varie, mais les militaires maliens, leurs supplétifs russes et les chasseurs traditionnels dozos qui les accompagnent maintiennent une présence permanente à Nia-Ouro. Certaines sources parlent même de « base temporaire de l'armée ».
Mais les habitants, eux, ont presque tous quitté le village. Les hommes avaient fui avant l'arrivée des Fama, dimanche matin. Après que certaines d'entre elles ont été forcées par les supplétifs russes de l'armée de se déshabiller, agressées sexuellement, voire violées, les femmes sont à leur tour parti se mettre à l'abri, avec leurs enfants, dans des villages voisins ou dans les champs et forêts alentours. Après un temps d'errance et d'urgence, beaucoup d'habitants de Nia-Ouro ont finalement trouvé refuge à Sofara.
Selon les témoignages, aucun mort ne serait à déplorer. En revanche, les pillages ont été massifs : les chasseurs traditionnels dozos ont fait venir charrettes et pickups pour emporter tout ce qu'ils pouvaient : bétail, céréales, meubles, motos. Les bijoux et l'or ayant déjà été dérobés par les supplétifs russes de l'armée. Les chasseurs dozos auraient également menacé d'incendier le village, sans passer à l'acte.