Superprofits : l’Allemagne veut mettre les entreprises à contribution pendant la crise énergétique
Dans le document présentant un nouveau plan d’aides massif contre l’inflation, le gouvernement allemand indique qu’il plaidera pour qu’une mesure « de prélèvement partiel des bénéfices aléatoires » de ces entreprises soit mise en œuvre dans le cadre de l’Union européenne, mais se dit prêt à agir au niveau national.
« Des producteurs profitent simplement des prix très élevés du gaz qui déterminent le prix de l’électricité », a déploré le chancelier lors d’une conférence de presse. Ces prix s’élèvent notamment à cause de la décision de la Russie de réduire drastiquement ses exportations de gaz vers l’Europe de l’Ouest. C’est aussi en raison de la reprise économique après le Covid.
La réforme souhaitée par Berlin se distingue toutefois de la taxation des bénéfices exceptionnels réalisés par les groupes énergétiques, décidée par certains gouvernements en Europe, a souligné le ministre des Finances Christian Lindner.
Pas une taxe mais une contribution obligatoire
Le gouvernement a discuté de cette « idée controversée », mais « il y a des réserves constitutionnelles à ce sujet », a ajouté le leader des libéraux qui est vivement opposé au principe d’une taxe. Il a souligné dimanche qu’il ne s’agissait « pas d’une source de revenus que l’on peut planifier et qui permette d’organiser un allègement rapide »de la facture des ménages.
Si le mot taxe n’est pas employé, il devrait pourtant bien s’agir d’une contribution obligatoire imposée aux entreprises du secteur énergétique destinée à alléger le prix de l’électricité payée par les ménages et les entreprises. Cette contribution obligatoire pourrait rapporter « plusieurs dizaines de milliards d’euros », a indiqué le ministre des Finances.
L’Allemagne est confrontée, comme tous les pays de l’UE, à une envolée des prix de l’électricité et craint pour son approvisionnement énergétique en raison du tarissement du gaz russe, dont son industrie est particulièrement dépendante (beaucoup plus que la France). En dépit de l’arrêt prolongé du gazoduc Nord Stream qui relie la Russie au nord de l’Allemagne, le pays « pourra faire face à cet hiver », a assuré le chancelier Scholz.
En France, l’exécutif divisé sur les superprofits
« La Russie n’est plus un fournisseur d’énergie fiable (...) Le gouvernement fédéral s’est préparé à cette éventualité dès le début de l’année », a précisé le dirigeant, en soulignant que grâce à la diversification des sources d’approvisionnement, à la remise en service de centrales à charbon et au remplissage des stocks de gaz, le pays était en situation d’affronter les mois à venir.