La pression sur la Chine s’accentue après la publication du rapport de l’ONU sur la répression des Ouïgours
“L’ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire de membres des Ouïgours et d’autres groupes à prédominance musulmane […] peut constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l’humanité”, estime en effet ce rapport, dirigé par la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet.
“À la lecture de ses 46 pages, il n’est pas surprenant que Pékin ait cherché à bloquer sa publication”, affirme le quotidien anglais, qui précise que le rapport qualifie de “crédibles” les récits de “tortures”, de “stérilisations forcées” et de “violences sexuelles” déjà recueillis par de nombreuses ONG et journalistes ayant enquêté sur place. “Rien de tout cela n’est nouveau”, avance The Guardian, “mais sa publication par l’ONU lui confère un statut que Pékin ne peut ignorer”.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, “préoccupé par ce qu’il a lu”, selon son porte-parole Stéphane Dujarric, a enfoncé le clou jeudi, appelant la Chine à “suivre les recommandations” de Michelle Bachelet, c’est-à-dire à “libérer tous les individus arbitrairement” privés de leur liberté et à “abroger de façon urgente toute toutes les lois, politiques et pratiques discriminatoires envers les Ouïgours”.
La chaîne d’information qatarie Al-Jazeeraénumère les autres réactions occidentales, comme celle du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell qui “souligne les graves violations des droits de l’Homme”, ou de Londres qui considère que ce rapport “fait honte à la Chine”. Quant au secrétaire d’État américain Antony Blinken, il “exige que les autorités chinoises rendent des comptes” et“permettent un accès sans restrictions à des enquêteurs indépendants au Xinjiang, au Tibet, et à travers la Chine”.