Guerre en Ukraine : la Russie tente de négocier pour mieux préparer sa prochaine offensive selon Kiev
Depuis des semaines, le Kremlin « cherche à convaincre l’Ukraine d’entrer en négociations » pour « geler le conflit tout en préservant le statu quo dans les territoires ukrainiens occupés », a affirmé ce lundi 22 août Mikhaïlo Podoliak, un conseiller de la présidence ukrainienne.
La Russie « transmet ses propositions via divers intermédiaires », a-t-il ajouté sans les nommer, alors que selon Kiev aucun contact politique avec la Russie n’existe actuellement. L’Ukraine estime qu’en réalité, Moscou « ne souhaite pas un dialogue » de paix sérieux mais cherche à obtenir « une pause opérationnelle pour son armée » avant de lancer « une nouvelle offensive » contre son voisin, toujours selon Mikhaïlo Podoliak.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine début août avant de se rendre en Ukraine vendredi pour la première fois en six mois, s’était déjà à plusieurs reprises déclaré prêt à jouer l’intermédiaire entre Kiev et Moscou.
Pour autant, Kiev rejette de son côté toute solution négociée pour les territoires sous occupation russe, qu’elle aspire à reprendre tout comme ceux sous contrôle des séparatistes prorusses dans l’Est et la Crimée annexée en 2014. « Tous les autres scénarios (...) ne représentent qu’une pause opérationnelle dangereuse avant un nouveau round de la guerre », abonde Mikhaïlo Podoliak, tout en assurant que « les Ukrainiens vont résister le temps qu’il le faudra ».
« C’est une guerre existentielle, nous n’avons pas d’autre solution. Abandonner la lutte signifiera non seulement la destruction de l’État ukrainien mais aussi celle de tous ses civils », a-t-il insisté.
9 000 soldats ukrainiens morts en six mois
Cette nouvelle déclaration intervient dans un climat toujours plus tendu entre les deux pays alors que Moscou accuse ouvertement ce lundi l’Ukraine d’être à l’origine de la mort de Daria Douguina, fille de l’influent idéologue Alexandre Douguine, réputé proche du Kremlin et fervent défenseur de l’invasion russe en Ukraine.
Dans le même temps, l’Ukraine redoute la date symbolique du 24 août. Ce jour de fête nationale en Ukraine mais également jour du sixième mois de conflit avec la Russie laisse d’ailleurs Volodymyr Zelensky inquiet sur les actions du Kremlin. « La Russie pourrait s’efforcer de faire quelque chose de particulièrement dégoûtant, particulièrement cruel », déclarait-il dimanche.
Ce lundi, l’Ukraine a d’ailleurs établi un bilan humain des pertes ukrainiennes depuis le 24 février. Une démarche particulièrement rare au sujet des pertes militaires depuis le début du conflit. Au total, l’Ukraine estime que près de 9 000 de ses soldats ont été tués en l’espace de six mois.