Publié par CEMO Centre - Paris
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Le comité de soutien de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah interpelle l'UE

vendredi 19/août/2022 - 12:09
La Reference
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Le comité de soutien de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, qui purge une peine de cinq ans d'emprisonnement en Iran, a appelé "solennellement" l'Union européenne et "chacun des États qui en sont les éléments constituants" à "obtenir" la libération de ses ressortissants détenus en Iran.

"Selon des sources américaines et iraniennes (...) un échange de prisonniers (ou d'otages) entre les États-Unis et la République islamique d'Iran serait sur le point d'aboutir", indique le comité de soutien vendredi dans un communiqué. "L'Union européenne compte plus de dix personnes détenues en Iran sous des chefs d'accusation fallacieux (...) mais ne faisant l'objet d'aucune instruction judiciaire digne de ce nom, et parfois condamnées à de lourdes peines de prison sans autre forme de procès ni libre assistance d'un avocat", poursuit le communiqué.

"Après avoir fourni ses bons offices pour la remise sur les rails de l'accord nucléaire de 2015 que le gouvernement américain a purement et simplement saboté sous l'administration Trump, il ne faudrait pas que l'Europe soit l'idiote utile de la reprise des discussions entre Washington et Téhéran", estime le comité de soutien. "Son bilan en matière de libération ou d'échange de ses otages est bien moins bon que celui des États-Unis alors même qu'elle a maintenu ses relations diplomatiques avec l'Iran depuis la révolution de 1979, au contraire de ces derniers", note le communiqué.

Le comité de soutien appelle "solennellement l'Union européenne, ainsi que chacun des États qui en sont les éléments constituants, à obtenir la libération immédiate de ses ressortissants, quel que soit leur statut juridique (mono ou binational)". "Nous respectons le peuple iranien, nous respectons les intérêts légitimes et la souveraineté de la République islamique, mais ce ne peut être au prix de la dignité et de la liberté de nos concitoyens et concitoyennes qui ne sont en rien concernés par un bras de fer qui les dépasse et qui en sont les victimes impuissantes", martèle le comité. "Nous en tenons responsables nos élu(e)s - gouvernants et représentants du pouvoir législatif - qui ont maintenant une obligation de résultat: celui de la liberté rendue à nos collègues, proches et parents", conclut-il.

Spécialiste du chiisme et de l'Iran post-révolutionnaire à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, Mme Adelkhah a été arrêtée en juin 2019 puis condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, ce que ses proches ont toujours farouchement nié.

Assignée à résidence depuis octobre 2020 à Téhéran avec obligation de porter un bracelet électronique, avec des déplacements limités, elle a été réincarcérée en janvier 2022 pour avoir enfreint ces règles, selon les autorités judiciaires. Une vingtaine de ressortissants de pays occidentaux, parmi lesquels beaucoup de binationaux, dont l'Iran ne reconnaît pas la double nationalité, restent détenus ou bloqués dans le pays. Les ONG accusent Téhéran de les prendre en otages pour obtenir des concessions des puissances étrangères. Parmi eux figurent trois Français, outre Fariba Adelkhah.

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